MOUILA - Lucien Boukinda et Ghislain Mingandza Bifoumou, deux agents de police en service au commissariat de Mouila, le chef-lieu de la province de la Ngounié, séjournent depuis le 10 février dernier à la maison d’arrêt de la localité pour ’’concussion et attentat à la pudeur’’ sur deux infirmières, une américaine et une suissesse.
Les deux infirmières, à bord d’un véhicule du corps diplomatique, partaient de l’hôpital de l’Alliance chrétienne de Bongolo à Lébamba, le chef-lieu du département de la Louétsi-Wano (106 km de Mouila, sud de la province de la Ngounié) pour rallier Libreville, la capitale gabonaise. A la sortie de la ville au quartier Bavanga, elles ont été soumises à un contrôle de la police au poste, à l’entrée, en revenant de Libreville, dans le deuxième arrondissement, sur la nationale 1.
Pour les deux infirmières, le contrôle ne se serait pas passé dans les règles d’art, car bien que possédant des fonds, elles auraient été palpées par l’un des agents. Touchées dans leur propre amour par cette attitude d’attentat à la pudeur, elles ont fait l’objet d’une dénonciation par le biais d’une plainte et les deux policiers ont été mis sous mandat de dépôt.
A la vue d’une forte somme en possession des deux dames, le contenu aurait attiré l’attention des limiers et une amende de 300 000 F Cfa aurait été taxée avant de revenir finalement à 48 000 F Cfa, après une âpre négociation avec les agents, ’’sans qu’une moindre quittance n’ait été délivrée’’, a expliqué la source judiciaire. Selon cette dernière, la concussion par les officiers de police judiciaire (OPJ) est punie par l’article 144 du Code pénal et l’action de palper un sexe opposé est elle punie par l’article 230 du même Code. ’’Or dans leur dénonciation il apparait que la palpation était suivie d’un doigté’’, a-t-on appris.
Après de loyaux services rendus au sein de l’hôpital de l’Alliance chrétienne de Bongolo, les deux infirmières rentraient sur Libreville pour regagner leurs pays respectifs. L’incident étant consommé, elles ont tout de suite alerté la direction de l’hôpital pour raconter leur mésaventure et la direction à son tour a saisi le procureur de la République près le tribunal de première instance de Mouila. Une enquête a été diligentée pour mettre la main sur ces deux agents des forces de sécurité après plusieurs jours.
L’affaire s’est vite répandue dans toute la ville comme une traînée de poudre et n’a pas laissé insensibles les populations qui pensent à un ’’excès de zèle’’ de la part des corps habillés.
Les deux indélicats seront présentés ce jeudi (23 février) à l’audience correctionnelle, selon une source du parquet.