Pour mieux cerner la gestion des revenus générés par les directions du ministère des Affaires étrangères, le ministre y a lancé un audit, le 21 février dernier.
Alors que les agents du ministère des Affaires étrangères ont décidé, le 9 février dernier, de déclencher une grève illimitée, leur ministre a riposté en engageant un audit pour cerner la direction que prennent les revenus produits par son département. Depuis le 20 février dernier, en effet, l’inspection générale des missions diplomatiques est à pied d’œuvre pour auditer la cellule financière et les affaires consulaires pour les recettes des visas, mais aussi le secrétariat général du ministère.
Selon des sources du ministère des Affaires étrangères, tout cela est parti des rumeurs concernant des éventuels détournements. «Le nouveau ministre veut voir clair parce qu’il sait que ce ministère produit beaucoup d’argent», souligne-t-on en coulisse. Ainsi, Pacôme Moubelet-Boubeya voudrait-il par exemple savoir, où va l’argent de la délivrance des visas, des passeports. Dans le même sens, il souhaite également voir clair au niveau des fonds alloués pour la gestion ou l’achat des résidences des ambassades du Gabon à l’étranger, ou encore la dotation en véhicules.
Si plusieurs sources internes soutiennent que cet audit va certainement mettre du temps, au regard de la personnalité qui a occupé ce poste auparavant (l’actuel Premier ministre), elles sont persuadées, cependant que Pacôme Moubelet est bien disposé à résoudre les problèmes posés par les agents de son département. Mais où trouver les fonds ? D’où ces enquêtes qui doivent pouvoir démontrer et justifier les entrées et les sorties du ministère.
Ce qui permettrait, selon un fonctionnaire des Affaires étrangères, ayant requis l’anonymat, de pouvoir facilement répondre aux revendications des agents de ce département ministériel. «Le ministère des Affaires étrangères a beaucoup d’argent», a-t-il martelé relevant qu’en faisant la lumière sur le compte des revenus des visas et des passeports, cela permettrait de résoudre les problèmes posés.
En attendant, le syndicat des agents des affaires étrangères (SAAE) entend durcir la grève. Toutefois une requête a été introduite au cabinet du Premier ministre, afin qu’il désigne un point focal pour répondre, à tout moment, aux besoins de l’audit.