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Crise à l’éducation : Lambert Matha face au casse-tête des élèves dans la rue
Publié le jeudi 23 fevrier 2017  |  Gabon Review
Port-Gentil,
© Autre presse par DR
Port-Gentil, Lambaréné et Oyem: Les élèves sont sortis des établissements scolaires pour revendiqué, la reprise des cours, le paiement de la bourse scolaire et aussi des meilleures conditions d’apprentissage
Photo: Une vue des élèves de Lambaréné dans la rue.
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Après la descente dans les rues des élèves des lycées et collèges de certaines villes du pays, le ministre de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha s’est exprimé via un communiqué, le 21 février 2017, attribuant l’organisation de «ces mouvements simultanés qui semblaient spontanés» à certains «membres des mouvements syndicaux et des partis politiques de l’opposition». Il ne s’agissait ni plus ni moins que de «trouble à l’ordre public».


Dans un communiqué intitulé «Mise au point du ministère de l’Intérieur suite aux mouvements du 20 février 2017 des élèves de certains lycées et collèges de Libreville, Lambaréné et Port-Gentil», le chef de ce département ministériel a essayé de faire le point et des précisions sur cet événement, le deuxième du genre en moins de cinq ans au Gabon. Lambert-Noël Matha a dénié d’emblée le fait que ces mouvements soient le fait des enfants eux-mêmes. Pour lui, la simultanéité et la spontanéité de ces manifestations sont remises en cause dans la mesure où il relève que «ces mouvements sont en fait le fruit d’une minutieuse préparation aux moyens des tracts distillés par certains membres des mouvements syndicaux et des partis politiques de l’opposition à travers les réseaux sociaux qui ont instrumentalisé et coordonné ces manifestations».

Ce qui est vrai, c’est que le lundi 20 février 2017, les élèves des lycées et collèges de Libreville, Lambaréné, Oyem et Port-Gentil ont organisé des marches à travers les artères des différentes des capitales provinciales pour réclamer le paiement des allocations d’études et la reprise effective des enseignements suspendus du fait du mouvement de grève initié par les enseignants des syndicats du secteur éducation. Pour empêcher cette manifestation, les forces de l’ordre avaient été sorties en grand nombre et ils ont usé de gaz lacrymogène et de matraques pour renvoyer les enfants soit chez eux, soit dans leurs établissements. Une situation qui a particulièrement choqué les Gabonais, mais aussi les observateurs de par le monde.

Justifiant cet usage «disproportionné» de la force, le ministre de l’Intérieur note qu’il s’agissait de «troubles à l’ordre public». Il explique qu’«informées de ces troubles à l’ordre public, les Forces de défense et de Sécurité faisant montre de professionnalisme, ont dispersé les manifestants sans aucun incident majeur ; 38 élèves dont 30 garçons et 8 filles ont été interpellés puis relaxés». La note du ministère de l’Intérieur précise qu’à Libreville, ce sont principalement les élèves des lycées technique national Omar-Bongo, Obiang Etoughe de Sibang et Georges Mabignath qui ont investi la voie publique en «tentant d’exercer les violences sur d’autres citoyens et de gêner la circulation des personnes et des biens».

S’agissant de la ville de Lambaréné, explique-t-il, «le mouvement a eu pour point de départ le lycée Charles Mefane dont les élèves ont rallié à leur cause ceux des autres établissements secondaires de la place. La manifestation a été vite contenue par les Forces de l’ordre, là aussi, sans incident ni interpellation».

A Port-Gentil, il relève que ce sont environ 400 élèves de plusieurs lycées et collèges qui se sont donnés rendez-vous au lycée Technique Jean Fidèle Otando pour une assemblée générale qui a décidé de l’organisation d’une marche spontanée, avec pour point de chute le Gouvernorat de province. Là encore, précise le communiqué, les Forces défense et de sécurité ont contenu la marche des élèves qualifiés de «surchauffés qui ne cessaient de lancer des projectiles aux policiers». Pour justifier l’usage de la force, le texte du ministère souligne qu’au cours de cette déferlante, «les Forces de l’ordre ont fait des sommations d’usage». Une technique qui n’aurait visiblement pas eu raison de «la détermination des élèves qui voulaient manifestement en découdre avec les Forces de sécurité et poursuivre leur marche», appuie le communiqué, affirmant que c’est en vue d’éviter l’escalade que les Forces de l’ordre ont entrepris de disperser ce regroupement qui obstruait la voie publique par le jet exclusif de grenades lacrymogènes. Pour Lambert-Noël Matha, dans leur fuite, une élève, victime d’une chute s’est légèrement blessée au front. «Quatre élèves ont été interpelés et auditionnés par la police», souligne ce texte non sans rajouter que tout cela n’a pas découragé certains de ces élèves (près de 300). Ces derniers, selon toujours le communiqué du ministre de l’Intérieur, ont tenté de marcher en direction de la maison d’arrêt de Port-Gentil, aux fins de libérer les détenus.

Au final, ce communiqué fait ressortir est que le mouvement des élèves n’est qu’une machination des politiques et des syndicalistes. Le ministère se défend de même en indiquant que qu’il n’y a eu aucun blessé grave, ni perte en vie humaine cours de ces manifestations, « contrairement aux informations rependues çà et là et dans les réseaux sociaux» et tout cela n’a qu’été «trouble à l’ordre public». Comme quoi il n’y aurait pas de problème dans le secteur éducatif gabonais.
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