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Point de presse de l’Intersyndicale CONASYSED du 22 /02/2017
Publié le mercredi 22 fevrier 2017  |  Gabon Libre
Simon
© Gabon Review par DR
Simon Ndong Edzo, délégué national de la Conasysed, lisant la déclaration de circonstance le 23 mars 2015
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Mesdames et Messieurs

En date du 20/02/2017, les élèves de Libreville, de Lambaréné, d’Oyem et de Port-Gentil qui ont entrepris de marcher pacifiquement pour revendiquer leur droit fondamental à l’éducation conformément à l’article 26 de la déclaration universelle des Droits de l’homme, suite à la grève des enseignants, ont été violemment réprimés par les policiers.

Plusieurs arrestations et blessés enregistrées parmi les élèves, les enseignants et qui demeurent détenus arbitrairement contrairement aux affirmations du Ministre de l’Intérieur (cas des élèves du Lycée Technique, Sibang…). Au lieu d’encadrer les marches pacifiques, les policiers ont plutôt usés des violences disproportionnées.la CONASYSED condamne cette barbarie avec la plus grande énergie.

Rappelons que depuis le 31 octobre 2016 la CONASYSED est entrée en grève pour non- respect par le Gouvernement de ses engagements contractée devant elle à savoir :

- La non construction des établissements scolaires conformément aux conclusions des états généraux de l’Education de 2010 ;
- Le non -paiement de la prime d’incitation à la performance (P.I.P) du 2e trimestre 2015 ;
- Le non- paiement des cas d’omissions de la Prime d’Incitation à la Fonction Enseignante (P.I.F.E) 2015 ;
- Le non -paiement des rappels solde ;
- La non organisation du concours interne d’Entrée à l’Ecole Normale Supérieur (E.N.S) prévu pourtant pour les 24 et 25 juin 2016 mais reporté unilatéralement par le Ministre de l’Education Nationale ;
- Le non -paiement des vacations aux examens et concours etc.

Comme si cela ne suffisait pas, en lieu et place de la construction des établissements scolaires, le Ministre de l’Education a préféré transformer certains établissements primaires en collèges. Aussi a-t-il ajouté d’autres réformes rétrogrades en l’occurrence le double flux qui consiste à faire apprendre une partie des élèves en matinée et une autre partie l’après- midi faute des structures suffisantes, et l’harmonisation des coefficients au premier cycle du secondaire. Toutes ces réformes ont été rejetées par la CONASYSED à la faveur d’une correspondance adressée au Premier Ministre le 25 novembre 2016.

Malheureusement jusqu’à ce jour, le Gouvernement en lieu et place des négociations comme il est de coutume, brille par des menaces, intimidations et répression multiformes à l’encontre des enseignants et des élèves.
C’est ainsi que le 30 janvier 2017, alors que le Vice Premier Ministre Bruno Ben MOUBAMBA, s’apprêtait à discuter avec les enseignants, le Ministre de l’Education Nationale par note circulaire n° 00006/MENEC/SG menaçait les enseignants de :

- Suspension immédiate de solde, pour les personnels absents de leur poste de travail sans justifications ;
- Suspension immédiate de solde, pour les enseignants n’assurant pas effectivement leurs cours ;
- Mise en place des conseils de discipline ;
- Radiation sans consultation des instances disciplinaires en cas d’abandon de poste sans motif valable pendant trois mois.

Cette note circulaire a été lourdement combattue par le Vice Premier Ministre Bruno Ben MOUBAMBA en y opposant des arguments juridiques dont était d’ailleurs dépourvue ladite note circulaire la basculant dans l’illégalité et l’arbitraire.
Au sujet des 19 enseignants de MAKOKOU menacés de poursuites judiciaires et de radiation, cela ne se justifie pas dès lors qu’en dispensant les cours de soutien aux élèves comme c’est le cas dans la plupart des établissements du pays, ces derniers n’ont commis aucun délit. La vérité est que l’un des enseignants ciblés est victime du comportement du gouverneur pour une affaire en dessous de la ceinture.

En date du 20/02/2017, le Ministre de l’Education Nationale dans une déclaration parue dans le quotidien l’Union du Mardi 21/02/2017, réitérait les mêmes menaces susmentionnées dont la mise en œuvre débutera le 25 février 2017. Et cette suspension de solde concernerait 807 enseignants selon le Ministre porte- parole du Gouvernement, Alain Claude BILLIE BI NZE.

Nous tenons à rappeler au Gouvernement que toutes ces sanctions envisagées sont en violation avec les textes nationaux à savoir la constitution de la République gabonaise, la loi 8/91 portant statut général des fonctionnaires (articles 21, 127, 128, 129), le statut général de la Fonction Publique (article 68 à 71), le code de déontologie de la Fonction Publique ( article 9, 47), le décret 254 du 1er mars 1994 sur les modalités de privation de la rémunération des agents de l’Etat… et les textes internationaux notamment les conventions n° 87, 98, 105, 111 de l’Organisation Internationale du Travail (O.I.T), la recommandation O.I.T/UNESCO concernant la condition du personnel enseignant.
La grève actuelle portant sur les rappels, le paiement de la P.I.P , le paiement des vacations, des cas d’omission de la P.I.F.E…, cette grève ayant un lien avec la rémunération due , ce sont les dispositions de l’article 71 de la loi 1/2005 portant statut général de la Fonction Publique qui s’applique et qui dispose : « sans préjudice des prestations familiales ou suppléments pour charges de famille, les journées de grève ne sont pas rémunérées sauf lorsque la grève résulte du non- paiement de la rémunération due ».

Dans le cas d’espèce, le gouvernement ne peut donc pas suspendre les salaires car cette sanction est en porte à faux avec la loi susmentionnée. En outre, l’exercice du droit syndical et du droit de grève ne constitue aucunement un abandon de poste, une faute professionnelle car reconnu par tous les textes ci-dessus cités.
Tout en nous réjouissant du paiement de la P.I.P de nos camarades Magistrats et greffiers, le gouvernement pratique la politique deux poids de mesure en refusant de la payer aux enseignants, aux personnels de la santé et aux agents des travaux publics.

Face à l’usage disproportionné de la force sur les élèves et les menaces de suspension de salaire et de radiation à l’encontre des enseignants, la CONASYSED tout en prenant à témoin l’opinion nationale et internationale, n’entend pas reculer pour faire aboutir les justes et légitimes revendications des enseignants.
Dans le même temps, ces menaces, ces intimidations, cette répression contrastent avec le principe et l’objectif du dialogue que tente d’organiser le gouvernement.
La CONASYSED appelle tous les enseignants par solidarité et par sursaut d’orgueil à arrêter le travail dans tous les établissements du Gabon.

Enfin pour déterminer la conduite à tenir face à cette répression aveugle sur les élèves et les menaces de suspension de solde et de radiation à l’encontre des enseignants, tous les enseignants sont invités massivement à la grande Assemblée Générale extraordinaire de la CONASYSED, ce jeudi 23 février 2017 dès 10 h au stade de Basket de la cité AWENDJE.

Je vous remercie.
Pour la CONASYSED
Le Délégué Général
Simon NDONG EDZO
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