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Dialogue national : La jeunesse réclame sa participation
Publié le mardi 21 fevrier 2017  |  Gaboneco
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Ecartés du Dialogue national inclusif qui se tiendra dans quelques jours, des jeunes leaders politiques de tous bords ont fustigé le weekend dernier à la Chambre de Commerce de Libreville, lors du lancement du mouvement Concertation de la Jeunesse Gabonaise (CJGA), leur absence des consultations relatives au Dialogue. Par leur mouvement, ces derniers entendent mener une bataille acharnée contre les « vieux » pour faire entendre leur importance.

« Nous disons non au dialogue national de partage du pouvoir, nous disons non au dialogue politique, pas de dialogue sans la jeunesse », des propos tenus par Rodrigue Maissa Nkoma, président du comité d’organisation de la « Concertation de la jeunesse Gabonaise ». Des propos révélateurs de la frustration de nombreux jeunes. Lesquels jeunes estiment que 27 ans après la grande et dernière concertation nationale inclusive, leur statut a été jusque-là marginalisé et n’a pas véritablement changé. Sollicités pendant les grands événements politiques, économiques et sociaux en particulier lors des élections ou lors des événement sportifs comme la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), les leaders actifs de la concertation en particulier la tête de file du Rassemblement des jeunes patriotes gabonais (RJPG), Gaël Koumba Ayoune alias, Le Général du Mapane, s’étonnent que dans le cadre de ce dialogue, la jeunesse qui a « son mot à dire » sur la situation chaotique de son pays et sur sa condition sociale ait été écarté des consultations.

Pour Le Général du Mapane , reprenant une citation de Nelson Mandela, « Ce qui est fait pour moi, sans moi est contre moi ».(...) Les politiques ne peuvent décider de débattre des problèmes de la jeunesse sans leur implication estime-t-il . Pour le Général du Mapane, il n’y a que la jeunesse elle-même pour mieux débattre de ses propres problèmes. La conclusion des jeunes présents à la Chambre de Commerce samedi 18 février est sans équivoque et unanime : " il n’y aura pas de dialogue sans l’implication de la jeunesse".

Victimes de tous les maux

« 27 ans après la Conférence Nationale de 1990, l’éducation, la formation, et l’emploi des jeunes n’ont pas connu de révolution significatives, et ce, malgré la tenue des états généraux et la création d’organes spécifiques », tel est le portrait alarmant dressé par Giovanni Eyanga mais qui traduit l’origine de la révolte. Avec un taux de chômage le plus élevé de l’ordre de 35% et un avenir sous hypothèque peu de jeunes gabonais ont espoir en l’avenir. Cette inquiétude tend à s’accentuer. De jour en jour le sort de la jeunesse semble voué à l’échec : le surpeuplement de l’Université Omar Bongo (UOB), les grèves à répétition dans les lycées et collèges, les opportunités d’emplois qui s’amenuisent offrent des perspectives peu encourageants.

« Nous vivons une époque d’inégalité générationnelle », estime l’intéressé avant d’ajouter, « oui, la jeunesse de 2017 souffre des obstacles qui se dressent sur sa route, souffre du chômage, de grèves, d’absence de formation, d’éducation durable et de qualité, de politique sociale active et accessible à tous, d’auberges de jeunesse et de loisirs, et surtout, de l’exclusion de la sphère décisionnelle et ce malgré sa force démographique ».

Non aux « seconds rôles »

L’acharnement des jeunes à prendre part à cette rencontre historique s’explique par le « parcours historique » du Gabon, l’évolution de sa jeunesse et le changement des tendances de gestion du pouvoir survenu ces dernières années où, l’essor d’une jeunesse éduquée et compétente, se sent prête à relever les défis du moment. En effet, explique le Secrétaire général du Comité d’organisation, Francis Edgard Sima Mba, « Longtemps oubliée, marginalisée, embrigadée, exclue volontairement de la sphère décisionnelle parce que qualifiée par certains aînés d’immature, paresseuse, irresponsable et de manque de vision (…), la jeunesse n’a nullement été épanouie ni même considérée en dépit des talents dont elle regorge ».

C’est donc à juste titre, qu’ elle réclame aujourd’hui d’être considérée autrement. Et si les « aînés » comme les qualifie le groupe des jeunes réunis autour de la CJGA refusent de lui accorder la place qu’elle mérite, Junior Xavier Ndong-Ndong, conseiller du Président de la République, lance un message très fort : « Nous irons au dialogue, arracher des postes ». Pour bon nombre de jeunes, c’est maintenant, dans cette causerie inclusive qu’est le Dialogue politique que leur avenir doit se jouer mais pour cela, le conseiller du Président de la République appelle à l’union des jeunes car sans elle, la convergence ne pourrait être possible.

Michaël Moukouangui Moukala
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