Ayant pourtant pris acte, le 15 février à Djibloho, de la décision « unilatérale » de l’Union européenne de mettre un terme au processus régional des négociations d’un Accord de partenariat économique (APE), la Cemac, a tout de même décidé, le 17 février, dans la même ville équato-guinéenne, de désigner de nouveaux négociateurs.
A cet effet, indique le communiqué final du sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) tenue en Guinée équatoriale le 17 février, « la Conférence a instruit le président de la Commission de la Cemac, en liaison avec le président de la Commission de l’Union africaine, de poursuivre lesdites négociations, sur la base des conclusions de la réunion du Comité ministériel des négociations de l’APE (Comina) prévue à Douala le 3 mars 2017 ». Les présidents de l’espace communautaire ont encouragé « les différentes parties prenantes à faire preuve de davantage de solidarité dans le traitement de cette question et dans la recherche de solutions qui préservent les intérêts de tous les Etats membres ».
Il est à noter que ce passage de témoin au président de la Commission de la Cemac (Daniel Ona Ondo) et à celui de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, se fait alors qu’un an plus tôt, c’est le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, qui avait été chargé par ses pairs d’être le « parrain » des négociations avec l’Union européenne. Le succès attendu de cet ancien parainage n’a pas porté les résultats escomptés.
Pour mémoire le Cameroun est le seul pays de la sous-région à avoir ratifié l’APE en juillet 2014. Cet Accord est opérationnel depuis le 4 août 2016. Depuis lors, les 1760 produits européens concernés par la chute des barrières douanières peuvent accéder au Cameroun en mode préférence en bénéficiant d’un abattement douanier de 25% chaque année. Ces produits de l’UE seront libres d’accès dès 2020. En 2018, une autre catégorie d'articles européens s’ajoutera à la liste des exonérations, puis une troisième à partir de 2021.