MOUILA - Les magistrats affectés dans les trois juridictions (Tribunal de première instance, Cour d’appel judiciaire et Chambre provinciale des Comptes), à Mouila, le chef-lieu de la province de la Ngounié, ont remis leurs toges, jeudi dernier, après avoir observé une grève de trois mois paralysant ainsi le fonctionnement de l’appareil judicaire, comme leurs collègues de l’ensemble du pays, au motif qu’ils revendiquent des meilleures conditions de travail.
Cette reprise est consécutive aux pourparlers entretenus entre le pouvoir et le syndicat national des magistrats (Synamag) donnant suite à un ’’léger réajustement’’ des revendications de la corporation contenues dans un cahier de charges, avec seulement l’acquisition de 400 toges sur 100 demandées. Au demeurant, les toges noires protesteraient entre autres ’’les récentes nominations du Conseil supérieur de la magistrature présidé par le président Ali Bongo Ondimba, le manque de plan de carrière aux greffiers, le non versement des primes ; l’achat par eux-mêmes des toges, les magistrats moins gradés étaient promus pour diriger ceux des rangs hors hiérarchie…’’, a indiqué un syndiqué, expliquant que ’’cela est une violation de la loi et une immixtion dans le fonctionnement de la justice’’.
Pendant ces instants de grève, à Mouila notamment, le tribunal a fonctionné avec un service minimum en délivrant des casiers judiciaires, aucune audience tenue dans les deux juridictions, seuls les cabinets des juges travaillaient. Les détenus qui attendaient leur jugement se voyaient ramenés en cellule.
"Nous souhaitons la révision de la Constitution, que le Conseil soit désormais géré par les présidents des hautes Cours, et ce serait enlever au président de la République une charge supplémentaire’’, estiment-ils.