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Dialogue politique national : doit-on se passer de la médiation internationale ?
Publié le lundi 20 fevrier 2017  |  Gaboneco
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© Autre presse par DR
La commission ad-hoc paritaire (majorité-opposition) chargée des préparatifs du dialogue politique
La commission ad-hoc paritaire (majorité-opposition) chargée des préparatifs du dialogue politique a pris ses marques, le 15 février 2017 à Libreville.
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Alors qu’une commission ad hoc a été mise en place la semaine dernière sous la responsabilité du Premier Ministre, Emmanuel Issoze Ngondet, en vue de préparer les assises du dialogue politique, la question de la médiation internationale comme l’exige l’opposition fait surface. Le Gabon peut-il, en l’état actuel de la situation, organiser un dialogue politique crédible, à la satisfaction de toute la classe politique, sans facilitateur international ? Pas sûr, pour l’opposition regroupée autour de Démocratie Nouvelle, qui continue de réclamer que la discussion se tienne au moins sous l’égide d’un organisme international.
C’est l’une des conditions préalables que pose Démocratie Nouvelle, le parti de René Ndemezo’Obiang. Si l’ancien directeur de campagne de Jean Ping, est convaincu que seul le dialogue politique avec Ali Bongo Ondimba, reste l’unique voie de sortie de la crise post-présidentielle qui, paralyse le pays depuis août dernier, il n’est pas pour autant question pour lui d’aller à un dialogue à l’aveuglette, en l’absence d’un format prédéfini. Surtout qu’il s’agit d’un dialogue politique présenté à tort ou à raison comme une panacée qui mettra définitivement le pays sur les rails d’une vraie gouvernance électorale.

C’est pourquoi l’opposition, du moins celle regroupée autour de Démocratie Nouvelle exige que ces pourparlers aient lieu sous l’égide d’un représentant soit des Nations unies, soit de l’Union africaine, ou même de l’Union européenne. Ce qui permettra de donner une certaine crédibilité aux assises et aux différentes résolutions qui en sortiront.

En réalité, même si Ali Bongo montre un engouement subit pour le dialogue, après y avoir longtemps opposé une fin de non-recevoir, pour l’opposition favorable au dit dialogue, il peut s’agir là d’un piège du pouvoir. Et peut-être même de la diversion politique, l’objectif étant de tenter d’apaiser les ardeurs de contestations postélectorales en cours. Et que même si ce dialogue débouchait sur des questions conflictuelles comme la limitation des mandats présidentiels, l’élection à deux tours, la refonte totale des institutions en charge du processus électoral comme la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP), la Cour constitutionnelle, et dans une certaine mesure le ministère de l’Intérieur, rien ne prouve que l’homme se conformera aux arrêtés et autres décisions issus dudit dialogue.

C’est pourquoi, outre la condition d’un facilitateur international, Démocratie Nouvelle pose comme autre préalable, la mise en place d’une commission de suivi de l’accord politique qui sera éventuellement signé au terme de ces pourparlers.

Il revient donc à Issoze Ngondet, en tant que président de cette commission, et surtout au nom de la sagesse politique, de faire table rase du principe de la souveraineté nationale pour accéder à ses préalables, afin que ce dialogue ait au moins une caution internationale. Car après tout, c’est l’image même du pouvoir d’Ali Bongo, qui se joue, surtout après une réélection clouée au pilori par la communauté internationale comme l’une des plus caricaturales que le pays ait jamais organisée en matière de fraude jugée trop manifeste et artisanale.

Donc dialogue politique pour, dit-on "démocratiser" le pays, tout le monde ou presque en est convaincu, mais c’est aussi et avant tout un dialogue pour accepter la réélection de l’actuel président de la République. Et ce n’est pas anodin que l’homme s’est empressé d’appeler lui-même au dialogue politique au terme de sa victoire jusque-là controversée. A l’opposition, du moins celle qui a accepté de s’asseoir à la table des négociations d’être aux aguets, afin de donner au dialogue sa vraie signification politique, et de mettre ainsi un terme définitif au cycle infernal des violences post-présidentielles en cours, depuis l’avènement du multipartisme en 1990. Car la démocratie au Gabon, si démocratie il y a, ne doit plus être une démocratie de la canonnade.

Charles Nestor NKANY
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