Le Gabon est encore sous le choc du vaste scandale de fraude aux cartes Visa prépayées de BGFI Bank. Dans cette sombre affaire d’escroquerie, les soupçons se concentrent de plus en plus sur Edgard Théophile Anon, le directeur général de la principale filiale du groupe, BGFI Gabon. A Libreville, mais aussi à Brazzaville où la banque est également très présente, nombreux sont ceux qui réclament sa tête. « L’affaire BGFI » devient le « scandale Anon ».
L’affaire, qui relève du détournement de fonds, semble être le fruit de malversations commises en interne. Des employés de BGFI Gabon auraient crédité par voie informatique des cartes bancaires prépayées sans que l’argent n’ait été préalablement versé au guichet ou dans les distributeurs automatiques de billets. L’alerte a fini par être donnée, non par BGFI, mais par Visa International, la multinationale ayant constaté de nombreux retraits suspects, aux montants particulièrement élevés, à partir de trois pays européens, dont la Suisse et la Belgique.
Mais, même si le pire a été évité, le mal est fait. L’ampleur de la fraude est conséquente. Pour l’heure, le préjudice avéré s’élève à 1,9 milliard de FCFA. Mais le périmètre de la zone infectée est, lui, beaucoup plus large : 13 milliards de FCFA. De sources proches du dossier, les dégâts pourraient au total se chiffrer à 6 milliards de FCFA. Car sur les 100 cartes Visa prépayées qui ont frauduleusement été créditées, 40 seulement ont pu être identifiées comme ayant effectivement servi à des opérations malveillantes. Il en reste donc 60 dans la nature.