Libreville – Le Premier ministre gabonais le Pr Daniel Ona Ondo et quelques membres de son gouvernement ont rencontré le samedi 29 mars 2014 à Libreville, les représentants des centrales syndicales et syndicats du pays. Le nouveau pacte social et la réouverture de dialogue étaient au centre des discutions entre les deux parties.
« En me portant à la tête du gouvernement, le président de la république m’a confié une mission spécifique, en plus de la mise en œuvre du Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE), celle de résorber la fracture sociale qui s’est dangereusement amplifiée ces dernières années entre gabonais (…) Mais pour atteindre cet objectif, il me revient avec mon équipe gouvernementale de privilégier le dialogue et la concertation(…) car la concrétisation effective du nouveau pacte social nécessite que nous poursuivions avec encore plus de détermination l’accélération des projets PSGE », a expliqué Daniel Ona Ondo en guise de mobile de cet échange.
Et de poursuivre : « Il nous faut dans cet ordre d’idées, porter l’effort sur l’accélération et le maintien d’une croissance économique forte susceptible de générer une prospérité à partager entre tous les gabonais ».
Pour le Premier ministre l’idéal pour le Gouvernement consiste à travailler en harmonie et en partenariat avec les diverses forces vives et les travailleurs de la nation. C’est dans le sens qu’il a appelé les syndicats à un dialogue permanent et exclusif emprunt d’échange que d’affrontement, tout en proposant bon sens et anticipation des règlements des conflits, et non pas la surenchère.
Arguant le principe de la continuité du service public, Daniel Ona Ondo a dit son intention d’être fidele aux engagements de son prédécesseur, ainsi qu’aux siens propres évoqués dans sa déclaration de politique générale du 10 mars 2014 devant l’assemblée nationale.
De façon plus précise, le Chef du Gouvernement a annoncé la modification substantielle du code du travail, la renégociation et adaptation des conventions collectives pour la compétitivité économique nationale et internationale des entreprises gabonaises.
M. Ona Ondo a évoqué tour à tour, la probable mise en place du Conseil National du Dialogue Social, la prime d’incitation à la performance en cours d’élaboration et visant à repartir les fruits de la croissance entre méritants, et le travail des étrangers en réflexion au ministère du travail et de la défense.
De l’autre côté de la pléthore de syndicats présents, ont intervenus : Marttin Allini,(Cosyga) ; Fridolin Mve Messa (12 centrales) ; Emmanuel Mvé Mba (Fusyl) ; Joël Ondo Ella (Aresga), saluant tous l’initiative et demandant la reprise des négociations sur tous les points de leurs cahiers de charges pour le maintien de la paix sociale.
Pour les syndicalistes, les gouvernants doivent tenir compte du rôle majeur des regroupements syndicaux désormais stratégique et essentiel dans le fonctionnement normal de l’administration car. « Tirant sa force des prérogatives de la Constitution et de la convention 87 du Bureau International du Travail », a expliqué Emanuel Mve Mba.
Fridolin Mve Messa a saisi l’opportunité pour rappeler au gouvernants les abus de tout genre, parfois avec la complicité des inspecteurs de travail que sont victimes les employés du secteur privé. Il dénoncera aussi les recrutements des travailleurs étrangers en violation flagrante de la règlementation en vigueur et surtout parfois dans les domaines où la compétence nationale est avérée. Pour le secteur public, Fridolin Mve Messa a déploré le mauvais cadre de travail notamment le manque de matériel de bureaux, véhicules de liaison et la mauvaise utilisation des ressources humaines.
Le doyen Martin Allini a relevé certains dysfonctionnements sur la prise des mesures visant à aplanir le climat social notant de passage la persistance des mouvements revendicatifs dans le monde scolaire où chacun ne veut pas jouer son rôle.
Le dialogue est relancé reste à savoir le chemin qu’il va pendre. étant donné que tout va dépendre de la volonté des uns et des autres.