Le ministre délégué à l’Economie numérique, Jean Olivier Koumba Mboumba, conduit, depuis le 13 février dernier à Alger (Algérie), une délégation gabonaise à la Conférence africaine sur la gouvernance de l’internet. Une initiative du ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la Communication algérien, en partenariat avec la Banque africaine de développement (Bad).
Espace de débats et d’échanges entre les différents acteurs du digital continental et les institutions internationales spécialisées, cette conférence donne également l’opportunité aux acteurs du numérique de réfléchir, de discuter des possibilités de coordination pour la gouvernance de l’internet dans les pays africains. Rendez-vous de haut niveau, il permettra en outre de dessiner le paysage numérique africain, riche de près de 300 millions d’utilisateurs. Cependant, 900 millions sont encore non-connectés.
Au-delà, cette conférence a pour objectif de «rapprocher les points de vue des pays africains et d’unifier leurs positions par rapport à la problématique de la gouvernance de l’internet afin que l’Afrique s’approprie l’usage de l’internet adapté à ses besoins et à ses réalités». Ceci d’autant plus que «l’impact direct de l’internet sur la vie quotidienne des populations africaines dans les domaines social, culturel, économique et politique constitue un défi pour l’Afrique qui demeure le continent bénéficiant le moins des retombées de l’économie numérique».
Selon les sources du ministère gabonais de l’Economie numérique, à Addis Abeba (Ethiopie) en fin janvier dernier, le président Ali Bongo Ondimba avait pris part au Conseil d’administration de l’Alliance Smart Africa, regroupant 17 pays qui ont décidé de renforcer l’inter-connectivité numérique du continent. A cette occasion, fut créé un fonds boursier destiné à financer les études supérieures d’étudiants africains dans le domaine du numérique.
Le déploiement du réseau internet progresse sans cesse et en 2016, 23,2% des Africains sur une population de 1,216 milliard étaient des internautes, un taux bien en deçà de celui de l’Amérique du Nord (88%), de l’Europe de l’Ouest (84%) et de l’Asie du Sud (33%), révèlent les notes du ministère de l’Economie numérique.
Au Gabon, environ 5% de la richesse nationale proviennent déjà de l’immatériel interconnecté par la fibre, les câbles et les ondes. «Notre objectif affiché est de doubler cette part en créant les conditions d’un dialogue productif entre tous, investisseurs, entrepreneurs, usagers, opérateurs, administrations, institutions internationales», indiquait le ministre de l’Economie numérique, de la Communication, de la Culture et des Arts, Alain-Claude Billie-By-Nze.
A noter qu’au cours de cette conférence, plusieurs thématiques sont animées par des experts de renommée internationale. Elles portent notamment sur «la gouvernance de l’internet, le partage équitable des revenus de l’internet et la protection des utilisateurs sur la toile». En marge de cette conférence, il est prévu, notamment, l’installation du Comité de liaison de la dorsale transsaharienne à fibre optique (CLTD).