Les acteurs de la société civile gabonaise sont montés au créneau le 9 février 2017, pour dénoncer et condamner les manœuvres de certains fonctionnaires du système des Nations unies visant à freiner l’arrivée dans les prochains jours au Gabon, de la mission d’enquête indépendante sur les violences postélectorales.
Le Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca) aurait-il choisi son parti entre la défense des intérêts du régime en place et le triomphe de la vérité sur les violences post-électorales de la présidentielle du 27 août 2016 ? Selon le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (Rolbg), elle s’activerait, à travers des «manœuvres sordides», pour freiner à minima, et bloquer à maxima, le processus de déclenchement desdites enquêtes, dont l’urgence se justifierait par les récentes découvertes de «charniers dans la capitale gabonaise, précisément au cimetière de Mindoube».
«Nous sommes écœurés d’apprendre avec effroi et stupéfaction, les velléités de certains fonctionnaires des Nations unies à Libreville, de torpiller l’ouverture d’une enquête internationale, visant à la manifestation de la vérité, qui aidera à soutenir l’ambition de sanctions ciblées contre leurs auteurs et complices des crimes contre l’humanité au Gabon. Une croisade contre la volonté souveraine du peuple gabonais, à la laquelle, le haut représentant du Secrétaire général de l’Onu pour l’Afrique centrale, François Lonsény Fall est interpellé directement», a déclaré le président exécutif national du ROLBG, Georges Mpaga.
Outrées par cette situation qui expose au risque de disparition de preuves et de témoins à charge qui constituent des «éléments très gênants pour le pouvoir en place», la société civile gabonaise, exhorte vivement ces responsables à la manœuvre, présentées comme des «adeptes et complices du déni de droit et de démocratie au Gabon», à renoncer à ce projet funeste «aux relents politiques». «En conséquence, la venue des enquêteurs des Nations unies au Gabon est non négociable. Raison pour laquelle le pouvoir en place doit assurer une pleine et entière coopération avec les enquêteurs internationaux», a prévenu Georges Mpaga, invitant l’Unoca et l’ensemble des agences spécialisées des Nations unies au Gabon à œuvrer de concert à la mise en route immédiate de la mission d’enquête internationale attendue par tout le pays afin que justice soit rendue au aux victimes. «Toute immixtion allant contre les aspirations légitimes du peuple gabonais est intolérable et insoutenable», a-t-il précisé.
Pour le Secrétaire exécutif de Brainforest, Marc Ona Essangui, il est temps que le peuple gabonais prenne ses responsabilités pour faire triompher la vérité issue des urnes le 27 août dernier et engager la responsabilité et le rôle de chaque acteur dans le processus de la dernière présidentielle. «Nous savons exactement au niveau de la communauté internationale, quel rôle chacun à jouer (…). C’est pour cela que nous sommes très sceptiques par rapport à l’implication de ces fonctionnaires internationaux dont la particularité est que la plupart qui viennent ici sont des Africains d’une zone où la démocratie est en marche et pour le Gabon ils sont dans une logique de la dictature chez nous et la démocratie chez eux», a-t-il indiqué.