Libreville, Gabon – Le groupe parlementaire du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) réagissant au vote le 2 février dernier d’une résolution hostile au pouvoir en place à Libreville a estimé que leurs collègues européens ont été induit en erreur par la Mission d’observation électorale de l’UE (MOE) qui n’a pas bien lue la loi électorale du Gabon.
La loi N°7/96 du 12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections politiques, dispose en son article 108 « les … bulletins contenus dans l’enveloppe portant la mention vote et ceux contenus dans l’enveloppe portant la mention poubelle sont incinérés publiquement… », rappelle la déclaration du groupe parlementaire PDG dont une copie a été transmise à Gabonactu.com
« Il y a donc lieu de faire constater que cette tâche d’incinération des bulletins de vote est exécutée, le jour même du vote, par l’ensemble des membres des bureaux de vote comprenant des représentants de l’opposition et de la majorité, y compris les représentants des candidats », explique le document question de démontrer que l’opacité dénoncée par la MOE ne se justifie pas.
« En conséquence, la Cour constitutionnelle ne pouvait donc pas procéder au recomptage des bulletins, puisque ceux-ci avaient déjà été incinérés, le jour même du vote, en application de la loi électorale », ajoutent les députés du PDG.
« Cette posture est une faute de la part de la mission d’observation qui a délibérément violé les règles d’usage en la matière, entrainant avec elle, nos homologues européens », pointe le texte.
« Nous condamnons cette attitude partisane qui concourt à déstabiliser les institutions de la République gabonaise, qui ont librement choisi de faire appel à ces mêmes observateurs de l’Union européennes », fustigent les députés du PDG.
« Pour nous les parlementaires gabonais, contrairement à nos collègues européens, l’élection du président de la République est acquise », soutiennent-ils.
Le 2 février dernier, le parlement européen a voté à la majorité absolue une résolution qui met en cause la crédibilité de la victoire électorale d’Ali Bongo Ondimba. La résolution l’accuse de s’être maintenu au pouvoir par la fraude et propose au conseil européen de voter des sanctions ciblées contre le président gabonais et son entourage.
Le pouvoir furieux a rejeté ce texte. L’opposant Jean Ping s’est félicité de l’adoption de cette résolution et prie le conseil de l’Europe de valider les sanctions suggérées. La manœuvre viserait, selon Jean Ping à rétablir la vérité des urnes.
Jean Ping a toujours soutenu avoir remporté l’élection présidentielle du 27 août dernier. Il appelle la communauté internationale à l’aider à s’installer sur le fauteuil présidentiel. Le pouvoir rétorque que l’élection présidentielle est terminée.