Les controverses sont levées au sujet de la prime décidée par le président de la République au profit des personnes retenues dans le cadre du programme Graine.
Incitation
Depuis le lancement du programme Graine en décembre 2014 et sa mise en œuvre dès 2015, le gouvernement gabonais a déjà dépensé environ 1,8 milliard FCFA pour inciter les populations à retourner au travail de la terre. Cette manne financière, décidée par le président de la République, Ali Bongo Ondimba, est distribuée aux agriculteurs depuis février de l’année dernière. Un montant de 100 000 FCFA est en effet versé chaque mois comme « prime d’incitation à l’effort » aux membres de nombreuses coopératives bénéficiant du programme. A ce jour, apprend-on, 108 coopératives ont déjà bénéficié de cette subvention, malgré les contraintes financières que traverse le pays.
Le ministre de l’Agriculture, chargé du programme Graine, a tenu à rassurer le président de la République que les instructions à propos de cette subvention sont exécutées à la lettre. « Désormais, toutes les distorsions liées à cette subvention sont totalement maîtrisées, permettant ainsi à cette prime d’avoir l’effet stimulateur recherché, notamment auprès des jeunes », a indiqué Yves Fernand Manfoumbi à Makokou. Précisant au passage que « les malentendus nés de l’octroi de cette prime d’incitation ont été aplanis ». Désormais, dans le but de lutter contre les privilèges indus, ladite subvention est payée sur la base des critères de performance.
Appuis
Outre cet « encouragement » financier, l’apport aux coopé- rations dans le cadre du programme Graine comporte trois autres composantes. Il s’agit de les assister dans les démarches administratives afin que les regroupements paysans aient des réponses à leurs doléances dans un délai d’un mois, et qu’au bout de trois mois, elles puissent être enregistrées. Ensuite, les coopératives sont accompagnées sur le plan de l’accès au foncier. Les opérations sont effectuées pour pré- parer et viabiliser les terres, permettant ainsi aux coopérateurs et agricultures d’élargir les espaces cultivables. Enfin, les producteurs sont assistés pour écouler les fruits de leur labeur : des camions sont en effet mis à leur disposition afin de collecter les marchandises et les amener jusqu’aux lieux de consommation.
Tous ces appuis satisfont en tout cas les agriculteurs impliqués dans le programme Graine. « Le programme Graine démarré ici en mars 2015 se déroule très bien. Plus de 4 000 hommes et femmes de tous âges sont engagés dans près de 170 société ré- parties sur l’ensemble de la province avec plus de 400 hectares en production », a témoigné le représentant des agriculteurs lors du lancement de la première campagne de récolte du programme Graine.
Il faut cependant relever plusieurs contraintes dans le déploiement du programme Graine dans les zones où il est déjà implémenté. Le ministre de l’Agriculture cite, entre autres, le difficile accès à certaines localités enclavés ; l’hostilité du relief dans certaines régions pour le choix des sites à aménager. Il faut aussi signaler le déficit de pluviométrie dans certaines zones choisies pour la production ainsi que le conflit récurrent entre l’homme et la faune, illustré par la destruction des plantations par les éléphants.