Accusé de tout faire pour plaire au chef de l’Etat en vue d’être maintenu au gouvernement, le Vice-Premier ministre affirme n’être l’obligé de personne et d’aucune autre cause que le développement du Gabon. Difficile de ne pas y voir une mise au point visant implicitement Alain-Claude Bilie-By-Nze, l’ayant récemment «tancé» à la suite de son désaccord avec le ministre de l’Education nationale.
Au gouvernement depuis quatre mois, Bruno Ben Moubamba n’en finit pas d’attirer l’attention sur lui, au point que certains l’accusent d’être en pleine opération de charme. Si le Vice-Premier ministre, chargé de l’Urbanisme, de l’Habitat social et du Logement joue à avoir le plus de projecteurs sur lui, c’est pour être maintenu plus longtemps au gouvernement, prétendent ses détracteurs. «Faux !», a semblé se défendre l’intéressé, le 8 février, dans un post sur sa page Facebook. «Ma présence au gouvernement n’est pas obligatoire et je n’y resterai pas à tous prix», a-t-il tenté de rassurer.
Pour Bruno Ben Moubamba, dont le récent désaccord avec son collègue en charge de l’Education nationale a montré le malaise qu’a entrainé son entrée au sein de l’équipe dirigée par Emmanuel Issoze Ngondet, la présence au gouvernement à n’importe quel prix est l’apanage et «le rêve des faux amis» d’Ali Bongo. Lui, assure ne pas être comme «eux», disant s’être «engagé gratuitement à défendre les institutions et en priorité celle du président de la République, pour les principes, les valeurs et les normes de la Nation». Rien de plus.
Mais le post du VPM, dont certains pressentent que sa présence au gouvernement ne tient désormais plus à grand-chose, sert également de mise en garde. Une mise en garde qui n’est pas loin de viser un autre de ses collègues : Alain-Claude Bilie-By-Nze, le ministre de la Communication, qui l’a accusé la semaine dernière de ne pas «jouer collectif». Il faut dire que Bruno Ben Moubamba n’a pas apprécié le recadrage du porte-parole du gouvernement. «Le Vice-Premier ministre ne peut être tancé que par le président (de la République) et par le premier ministre», a-t-il tenu à rappeler, refusant de se faire blâmer par une «personnalité qui ne respecte pas la hiérarchie des normes et pour qui le peuple n’a aucune considération».