Programme Graine : 12 000 tonnes de tubercules de manioc à récolter cette année au Gabon

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Publié le mercredi 8 fevrier 2017 | Gabon Economie

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Programme Graine : 12 000 tonnes de tubercules de manioc à récolter cette année au Gabon

La première campagne de récolte lancée par le président de la République dans le cadre du programme Graine va également permettre de mettre sur le marché national 4 000 tonnes de banane plantain et 73 tonnes de piment.

Cette année, la Gabonaise des réalisations agricoles et initiatives des nationaux engagés (Graine) va produire ses premiers fruits. Lors de la cérémonie de lancement de la première campagne de récolte de ce programme, présidée par le président de la République à Makokou dans la province de l’Ogooué-Ivindo, le ministre de l’Agriculture chargé de la mise en œuvre dudit programme a annoncé que le pays s’attend à une récolte de 12 000 tonnes de tubercules de manioc. Dans le même sillage, les autorités gabonaises prévoient une récolte de 4 000 tonnes de banane plantain et 73 tonnes de piment.

Lancée le 22 mars 2015 par Ali Bongo Ondimba, la phase opérationnelle du programme Graine commence donc à porter ses fruits. Pour le ministre Yves Fernand Manfoumbi, c’est la preuve que « le programme Graine est entré dans sa phase de consolidation » malgré quelques difficultés et quelques retards observés dans la mise en œuvre effective du programme. Le ministre de l’Agriculture salue au passage l’implication du président de la République dans la mise en œuvre de ce que l’on peut qualifier de « Plan Marshall » de la politique agricole du Gabon.

870 coopératives enregistrées

A ce jour, le programme couvre six provinces sur les neuf que compte le pays. Sur 2 800 hectares de terrains préparés dans ces provinces pour les cultures vivrières, 1 200 hectares sont déjà plantés. Près de 870 coopératives sont enregistrées, soit un total de 17 800 adhérents. Dans cette forte adhésion, précise le ministre de l’Agriculture, les femmes sont majoritairement les plus engagées et représentent 65% des adhérents au programme.

Concernant les cultures de rente, le programme Graine a déjà aménagé 4 800 hectares pour le palmier à huile dans la zone de Ndéndé, et 3 000 hectares ont déjà été plantés. La Société de transformation agricole et de développement rural (Sotrader) a signé avec la Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab) un partenariat en vue de redynamiser la filière cacao-café, créant au passage 1 063 emplois selon les chiffres de décembre 2016.

1,8 milliard de primes

L’on a également appris que les malentendus au sujet de la prime d’incitation à l’effort ont été « aplanis ». D’après le ministre Yves Fernand Manfoumbi, cette subvention est désormais « payée sur la base des critères de performances ». Décidée par Ali Bongo Ondimba en décembre 2015 à Koulamoutou dans la province de l’Ogooué-Lolo, une prime de 100 000 FCFA par mois est attribuée à chaque membre des coopératives concernées par ledit programme. Depuis février de l’année dernière, 1,8 milliard FCFA ont été redistribués à 108 coopératives au titre de cette subvention.

Les avancées du programme Graine sont palpables. Mais, les autorités gabonaises restent lucides face aux difficultés rencontrées dans sa mise en œuvre. L’auto-évaluation faite à mi-parcours par le ministère de l’Agriculture chargé du programme Graine relève en effet plusieurs écueils. On peut citer, entre autres : l’accès difficile à certaines localités enclavées, l’hostilité du relief dans certaines régions pour le choix des sites à aménager, le déficit de pluviométrie dans certaines zones, et le récurrent conflit homme-faune, notamment dans l’Ogooué-Ivindo où les plantations continuent de subir les affres destructrices des éléphants.

Nonobstant ces contraintes, l’enthousiasme reste de mise autour du programme Graine. Et les premiers résultats viennent émousser le scepticisme de certains qui ont souvent estimé qu’il ne s’agissait que d’un « outil de campagne du président de la République ». Pourtant, les pilotes du programme ne devraient pas dormir sur leurs lauriers. Initiative visant à favoriser l’entreprenariat agricole en offrant notamment une formation technique aux petits agriculteurs et en renforçant l’industrialisation de l’agriculture, Graine doit se déployer davantage pour faire face à la dépendance criarde du Gabon vis-à-vis de l’extérieur en matière d’alimentation. « Nous n’avons pas d’autre choix », a en effet conclu le ministre Yves Fernand Manfoumbi à ce propos.

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