Alors qu’il avait ouvertement manifesté son refus de satisfaire à la convocation émise à son endroit par les agents de la Direction de la Police de l’investigation la semaine dernière, pointant un vice de procédure, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, candidat malheureux à la récente élection de la Fegafoot, s’est finalement résolu à se présenter aux enquêteurs, dans la journée du lundi 31 mars 2014. Histoire de voir clair dans ce qui lui est reproché depuis plus d’un an.
Candidat malheureux à l’élection du dimanche 30 mars dernier, l’ancien candidat à la présidence de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot), fait l’objet de plusieurs critiques négatives d’une frange de la population gabonaise, en raison de la gestion dite scabreuse et opaque de la dernière équipe ayant présidé l’organisation sportive nationale. Collaborateur de longue date de Placide Engandzas, l’ancien président de la Fegafoot, et ayant lui-même assuré l’intérim de celui-ci, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou est sous le coup d’une poursuite pour «détournement de fonds» depuis plus d’un an. Toute chose qui a conduit la Direction de la Police d’investigation gabonaise à rouvrir le dossier dès le vendredi 28 mars 2014, soit deux jours avant la tenue de l’élection. Mais, pointant le vice de procédure, et un moyen de compromettre son élection, le magistrat s’était alors refusé à se rendre au lieu de sa convocation.
«Aux termes des dispositions de l’article 67, le statut des magistrats stipule que «tout fait de nature à entraîner des poursuites répressives à l’encontre d’un magistrat doit faire l’objet d’une enquête immédiate de son chef hiérarchique, assisté, en cas d’infraction flagrante, des agents des forces de sécurité. Dans le cas contraire, l’enquête est confiée à l’inspecteur général des services judiciaires sur instruction du Ministre chargé de la justice»», a rappelé, le vendredi 28 mars, le magistrat hors hiérarchie, justifiant son refus.
Pourtant, à la faveur d’une déclaration de presse faite à Libreville dans la matinée du lundi 31 mars 2014, l’ancien vice-président de la Fegafoot a dit son intention de se rendre dans les services de la Direction de la Police des investigation «sans condition aucune, au nom de la vérité (…), afin qu’ils exécutent les ordres qu’ils ont reçus». «Parce qu’il ne faut pas qu’on nous prenne pour des fugitifs qui veulent se soustraire à la loi», a lancé Moukagni-Iwangou qui, non sans avoir une nouvelle fois félicité son ancien adversaire Pierre Alain Mounguegui pour sa victoire, s’est dit outré par le traitement auquel il est soumis depuis le début du processus. Objet de plusieurs accusations, l’ancien candidat à la présidence de la Fegafoot qui invoque le non respect de la présomption d’innocence, a déclaré : «J’ai décidé d’engager la bataille de reconquête de ma dignité, fortement écornée par une campagne injuste de dénigrement systématique.»
D’autres personnalités de l’univers footballistique gabonais ont été entendues ce 31 mars. Notamment, Mamadou Omar, ancien 2e vice-président de la Fegafoot ; Gabin Nzogho Mintsa, ancien chef du département chargé du futsal ; Jean-Fidèle Diramba, ancien président de l’association des arbitres ; Fréderic Isaïe Doctere, ancien vie-président de l’association des supporters de l’équipe nationale, Jean-Marie Aboumaga, ancien chef du département patrimoine et informatique ; Françoise Mongo Yona, ancienne chef du département football féminin ; et un certain Ndong Mengu. Les conclusions ou la suite à donner à ces auditions restaient inconnues au moment du bouclage de cet article.