L'Organisation des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) a encouragé les pays africains ayant la volonté de combattre la corruption à mettre en place des institutions indépendantes.
"Dans la plupart des pays de l'Union Africaine, les citoyens sont mécontents des efforts de leurs gouvernements en matière de lutte contre la corruption", a indiqué le conseiller anti- corruption de l'ONUDC, Samuel De Jaegere, au cours d'une réunion du Comité exécutif de l'Association des autorités anti-corruption en Afrique (AAACA), ouverte lundi à Bujumbura.
Si les pays africains ont fait ces dernières années "des efforts importants", "il ne suffit pas que des institutions soient mises en place", a-t-il souligné.
"Ces institutions doivent être indépendantes du pouvoir exécutif et avoir des ressources financières nécessaires à leur bon fonctionnement, comme requis par la Convention des NU contre la corruption", a souligné M. Jaegere.
"Une telle institution doit avoir un contrôle sur ses ressources humaines et financières et la tête de l'institution doit être inamovible. Il ne faudrait pas que le Chef de l'Etat puisse mettre fin au mandat du chef de l'institution de lutte contre la corruption à son gré", a déclaré S.D. Jaegere.
Selon le conseiller anti-corruption de l'ONUDC, les institutions de lutte contre la corruption dans beaucoup de pays africains ne sont pas réellement indépendantes et manquent les moyens financiers à leur plein épanouissement.
Selon une enquête récente de l'ONUDC, en moyenne 75% des personnes interrogées estiment que la corruption est largement existante au sein de leur gouvernement et l'impunité pour des actes de corruption reste malheureusement très généralisée.