«Les membres du gouvernement sont politiquement solidaires. Il s’agit d’un principe constitutionnel qui répond également à un impératif de cohérence de l’action gouvernementale», tel est le message implicitement envoyé, le 3 février dernier, par le Porte-Parole du gouvernement au Vice-premier ministre, Bruno Ben Moubamba qui, via son blog, a contesté une circulaire de son collègue de l’Education nationale.
A l’occasion de la conférence hebdomadaire du 3 février dernier, le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement s’est exprimé sur la « cacophonie » qui auréole depuis peu le gouvernement Issozet Ngondet, notamment sur la gestion de la crise du secteur de l’Education. La circulaire prise récemment par le ministre de l’Education nationale annonçant des sanctions à l’encontre des grévistes de ce secteur continue de faire des remous, notamment après sa contestation par le Vice-premier ministre en charge du Logement et de l’Habitat, Bruno Ben Moubamba. «Ceci n’est pas acceptable», a déclaré le ministre de la Communication.
Si le porte-parole du gouvernement a déclaré avec empressement qu’il «n’y a pas de jeu particulier qui se joue au sein du gouvernement», il a néanmoins rappelé qu’ «une équipe joue collectif». Ce rappel à l’ordre suggère que la sortie de Bruno Ben Moubamba, exprimant via son blog sa «grande stupéfaction» devant des mesures qu’il juge «contradictoires» avec les textes régissant les libertés syndicales auxquels le Gabon est tenu de respecter, notamment le droit de grève défendu par l’Organisation internationale du travail (OIT) et la loi 18/92 sur les organisations syndicales en République gabonaise, n’a pas été appréciée. «On n’a rien à gagner à jouer individuellement», a lâché le porte-parole du gouvernement. «Dès l’instant où dans une équipe on commence à vouloir jouer individuelle, on est sûr qu’on ne remportera pas le match», a-t-il renchéri.
Bilie-By-Nzé a reprécisé que les membres du gouvernement sont politiquement solidaires et que chacun est responsable de la politique menée de manière sectorielle. «En cela, chaque ministre doit s’atteler à apporter tout le soutien nécessaire aux actions menées par les membres du gouvernement dans leur département ministériel respectif», a-t-il argumenté, non sans signaler que «la circulaire prise par le ministère de l’Education nationale, est une décision prise après concertation». En clair, le vice-premier ministre s’est opposé à une décision collégiale. Or, il aurait pu «apporter des nuances».
«Si nous devons donc remporter le match, il faut qu’on joue collectif. Les agendas personnels, il faut apprendre à les gérer et à privilégier l’agenda collectif», a mis en garde Bilie-By-Nzé. Pour le porte-parole du gouvernement, «nul n’a le droit en tant que membre du gouvernement d’attaquer, qui plus est, publiquement une action engagée par un autre membre du gouvernement». A quand la fin de la cacophonie ?