Libreville, Gabon – Une dizaine d’éleveurs gabonais étaient au Cameroun pour apprendre à fabriquer les aliments de bétail afin de booster l’élevage encore embryonnaire au Gabon.
Le voyage d’études a eu lieu du 21 au 29 janvier dernier avec l’appui de la FAO et du ministère gabonais de l’Agriculture. Les éleveurs de cinq provinces du Gabon ont parcouru quatre villes du Cameroun, à savoir Bafoussam, Yaoundé, Dschang et Douala. Ils ont visité différentes catégories de provenderies (artisanales, semi-industrielles et industrielles), des laboratoires de nutrition animale, des marchés de produits locaux qui entrent dans la fabrication de l’intrant alimentaire. Ils ont pu découvrir le fonctionnement et la valeur ajoutée de la filière élevage au Cameroun.
Le voyage avait pour but de faciliter les échanges entre les éleveurs gabonais et leurs collègues camerounais dans la perspective de reproduire ou adapter les bonnes pratiques observées au Cameroun.
« Nous avons appris qu’il est important de se réunir en coopératives, l’élevage est un secteur qui créé beaucoup d’emplois, car il est structuré en plusieurs filières, notamment la provenderie, l’abattage ou encore le transport d’animaux. En investissant davantage et en étant structuré, nous pourrons contribuer à la diversification de notre économie, embaucher de la main d’œuvre et réduire le chômage dans notre pays. Nous pourrons manger frais et ne dépendrons plus de l’extérieur pour avoir de la nourriture », a affirmé Eugénie kele, éleveur gabonaise.
Au contact des acteurs publics et privés, les membres de la délégation ont vu la chaîne d’approvisionnement en matières premières, les couvoirs de production de poussins d’un jour, et ils ont visité un abattoir moderne de volailles.
« Il faut avoir la volonté pour réussir nos activés. Ce voyage nous a permis d’apprendre l’importance de se regrouper en coopérative, pour permettre aux éleveurs de mettre leurs efforts ensemble et d’avoir une vision commune pour le développement de l’élevage au Gabon », a indiqué Rompao Lionel Soares, aviculteur bénéficiaire du voyage d’étude.
La FAO apporte son appui « en accompagnant dans la réorganisation des coopératives et surtout en organisant de la manière la plus efficace possible, le transfert de technologies capables d’aider les éleveurs au quotidien » a expliqué, Hélder Muteia, Représentant de la FAO au Gabon.
La filière élevage au Gabon, est encore fortement tributaire des importations pour répondre à la demande locale. Selon les chiffres officiels, en 2015, les importations en produits d’origine animale étaient de 96%. De plus, les éleveurs, rencontrent de nombreuses difficultés pour assurer leur approvisionnement en aliment pour animaux, notamment à cause du coût élevé de cet intrant.
La SMAG, une société para-étatique est actuellement le fournisseur principal des aliments de bétail au Gabon. Elle-même engagée dans l’élevage des poulets, la société fixe des tarifs qui pénalisent tous ses concurrents.
Le ministère de l’Agriculture a toujours fermé les yeux sur cet aspect se contentant de s’auto-satisfaire d’avoir par exemple réussi à assurer l’autosuffisance en matière de production d’œufs. En réalité, les gabonais sont obligés de limiter leur consommation d’œufs parce que le prix est plafonné depuis des années à 125 FCFA l’unité.