Libreville – Conformément aux dispositions de l’article 8 de l’accord de Cotonou, le Gouvernement gabonais et l’Union Européenne (UE) ont relancé leur rencontre conjointe inscrite dans le cadre du « Dialogue politique » le 28 mars 2014 à Libreville. Cela, après un arrêt d’un an.
Les ministres Issozet Ngondet des affaires étrangères, Séraphin Moundouga de la justice, Marcellin Agaya, ministre délégué à l’économie et la prospective et Louis Philippe Ndong Nkoghe, ministre délégué à la foret et l’environnement, étaient le vendredi 28 mars écoulé avec le premier ministre chef du gouvernement gabonais, le Pr Daniel Ona Ondo, devant les diplomates des pays de l’Union Européenne (UE) et la représentante de cette organisation, pour exposer sur le climat des affaires, les accords de partenariat économique, la reforme de la justice concernant les conditions carcérales et les crimes dits rituels, la protection de la nature et le nouveau pilier du ‘’Gabon bleu’’.
Le Professeur Ona Ondo a ainsi parlé d’accélérer le rythme de la croissance en améliorant l’environnement des affaires, aux plans juridique, administratif et fiscal pour une meilleure attractivité des investissements étrangers et le développement des PME -PMI, et par là générer les emplois.
Selon le Premier ministre, le développement des infrastructures de base participe-t-il du renforcement de la compétitivité et de l’attractivité, d’où la part belle faite au budget d’investissement.
« C’est pour ces raisons que nous consacrons depuis quatre ans plus de 60% du budget d’investissement aux dépenses liées aux infrastructures, soit plus de 13% de notre PIB », a indiqué Daniel Ona Ondo avant d’énumérer dans ce chapitre, les volets prioritaires que sont l’aménagement du réseau routier, la modernisation des hôpitaux, le logement et les projets énergétiques.
A en croire le Chef du Gouvernement gabonais, la croissance économique attendue cette année est de 8%. Il a souligné l’importance de la dimension sociale de cette accélération des projets du Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE).
« C’est le sens profond et la raison d’être de l’élaboration du nouveau pacte social qui, loin de constituer une alternative à la politique que nous avons suivie jusque là, en est le parfait pendant », a indiqué M Ona Ondo tout en expliquant l’élaboration des mécanismes « d’insertion et de réinsertion, de maintien du tissu social et de réaffirmation des fondements de notre nation ».
D’où que la lutte contre la pauvreté consisterait pour M. Ona Ondo à allouer les aides en numéraires et en nature à la frange de la population gabonaise qui gagne moins de 80 000 FCFA, dont les personnes âgées avec le ‘’panier minimum vieillesse’’. De même cette lutte contre la pauvreté consisterait-elle en un raccordement au territoire des 60% des départements et à un reversement des 30% de gabonais économiquement faible dans le potentiel humain pour ainsi faire rimer développement économique et développement humain.
« Nous avons juste besoin de votre compréhension et une appropriation de nos choix stratégiques majeurs pour asseoir et perpétuer une franche et porteuse coopération », a-t-il dit aux diplomates européens.
Chaque ministre donnera ensuite les éclairages sur son département.
Cristina Martins Barreira, Chef de la délégation de l’UE pour sa part, a considéré cette première rencontre avec le nouveau gouvernement comme étant une partie du dialogue permanent bien qu’elle soit inscrite dans le cadre de l’accord de Cotonou. Selon elle, étant la première du genre, elle a été l’occasion d’avoir une meilleure compréhension du programme politique du gouvernement de la République qui s’encadre dans le PSGE avec les enjeux qui en découlent.
Mme Barreira a précisé toutefois qu’à chaque rencontre, les deux parties se mettaient toujours d’accord sur les points spécifiques qui sont décortiqués en profondeur. La prochaine rencontre, selon les deux parties, sera notamment plus dense avec les différents sujets à l’ordre du jour.