Une semaine après la saisie conservatoire effectuée par la DGI dans cette structure hôtelière, Jean Ping et ses soutiens accusent le pouvoir d’acharnement à l’encontre de sa propriétaire, et menacent de poursuites judiciaires les bénéficiaires des biens saisis.
A la faveur d’une sortie le 27 janvier, la CNR a accusé le pouvoir de s’acharner sur la promotrice du Maïsha, tout en poursuivant «la chasse à l’homme» qu’il aurait lancée peu après la contestation de la réélection d’Ali Bongo.
Pour les membres de la Coalition pour la nouvelle République (CNR), la saisie conservatoire effectuée le 20 janvier à la Résidence hôtelière le Maïsha répondait à un seul but : faire plier l’opposition. Et si le ministère de l’Economie a récemment juré avoir agi conformément à la loi, niant ainsi toute tentative d’intimidation à l’encontre de Chantal Myboto-Gondjout, la promotrice de cette structure, Jean Ping et ses soutiens, dont fait partie le père de la propriétaire, disent ne pas trop y croire. D’autant que la fille du président de l’Union nationale (UN), une de plus farouches contemptrices du pouvoir en place, est engagée depuis quelques semaines pour la reconnaissance de la victoire de Jean Ping à l’élection présidentielle du 27 août 2016. Elle fait notamment partie d’une délégation rendue à Paris et à Bruxelles pour demander des sanctions du parlement européen contre les autorités de Libreville.
Pour les opposants, cet «acharnement» cache également un autre but : la volonté du pouvoir de «spolier et rançonner certains compatriotes sous des motifs fallacieux, tels que le redressement fiscal ou la lutte contre la corruption». Pour Jean Ping et les siens, les autorités gabonaises cherchent notamment à «empêcher l’éclosion et la réussite d’une classe de femmes et d’hommes d’affaires gabonais», tout comme elles nient le droit inaliénable de tout citoyen de créer et de faire prospérer ses affaires. Sinon, comment comprendre que la direction générale des Impôts (DGI) ait pu «fixer un redressement fiscal qui dépasse largement le chiffre d’affaires de la structure concernée», s’est interrogée la Coalition.
S’insurgeant contre «les violations des droits de propriété», la CNR ne s’est pas gardée de menacer les acquéreurs des biens saisis «illégalement» au Maïsha. Ceux-ci, ont déclaré les opposants, «doivent savoir qu’ils s’exposent à des poursuites pour escroquerie et recel». Selon eux, la saisie du 20 janvier s’est faite par «une personne sans titre ni qualité» et sans décision de justice.
La Résidence hôtelière Le Maïsha a fait l’objet d’un contrôle fiscal au titre des exercices 2011 à 2013. Les Impôts lui réclament 4 milliards de francs CFA.