Trois mois après le début des consultations du Premier ministre, le gouvernement dit être prêt à tenir le dialogue politique national devant permettre de trouver des solutions à la crise née de la présidentielle d’août 2016. Pourtant, aucune date précise n’est connue jusque-là.
Si l’on en doutait encore au sein de l’opposition, le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Billie-By-Nze, a confirmé le 27 janvier la tenue du dialogue politique national. Il s’est pourtant gardé de donner la date précise à laquelle se tiendront ces assises devant permettre au pays de sortir de la crise sociopolitique ambiante, issue de la réélection contestée d’Ali Bongo en fin-août 2016. Ce que l’on sait, c’est que ce dialogue se tiendra «après la Coupe d’Afrique des nations», donc pas grand-chose. Il s’agit, a toutefois indiqué le ministre de la Communication, d’une volonté et d’une promesse du président de la République, inscrite parmi les 172 mesures prioritaires des 100 premiers jours du gouvernement.
Et à ce jour, les préparatifs vont bon train. «La mobilisation autour de ce dialogue ne faiblit pas», a tenté de rassurer Alain-Claude Billie-By-Nze, non sans laisser entendre que «le bon format» pour l’organisation de cette concertation reste à déterminer. N’empêche, au ministère des Relations avec les institutions constitutionnelles, chargé du Dialogue national, on assure que le taux d’avancement global est de 70%. A la lecture du rapport sanctionnant le travail du gouvernement durant les trois derniers mois, on ne doute d’ailleurs pas de la «possibilité de réaliser à 100% cette action (prioritaire) par la signature d’une convention commune gouvernement/partis de l’opposition/groupes de la société civile sur les objectifs, les modalités et le calendrier de réalisation du dialogue politique».
Sur 54 formations politiques officiellement reconnues au Gabon, le gouvernement revendique l’inscription de 52 d’entre elles parmi les participants au dialogue national. Pour leur part, l’Union nationale (UN) et le Parti gabonais du progrès (PGP), deux des partis comptant parmi les soutiens de Jean Ping, avaient déjà officiellement exprimé leur refus de prendre part aux assises appelées par Ali Bongo, présentées par le gouvernement comme «une plateforme de réconciliation nationale».