Un fonds documentaire constitué d'un stock de plus de 15.000 documents est opérationnel pour permettre une gestion plus efficace des actions de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), l'aboutissement d'un chantier de cinq ans soutenu par la coopération allemande.
Créée en 1994 par le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine (RCA) et le Tchad, la CEMAC est une des organisations économiques régionales de l'Union africaine (UA) ayant pour priorité la promotion de l'intégration économique régionale.
La construction de routes et de ponts, la libre circulation des personnes et des biens puis la création d'un marché commun sont autant d'objectifs poursuivis pour concrétiser cette ambition et justifient la mise œuvre du Programme économique régional (PER), exécuté avec l'appui de financements de l'Union européenne (UE).
Ces actions jouissent d'une visibilité limitée auprès du public, à cause de l'absence d'un système d'information, une situation aggravée avec la crise centrafricaine qui a obligé la Commission de la CEMAC, l'instance administrative de l'organisation, à délocaliser ses services de Bangui pour les transférer pour un siège provisoire à Libreville (Gabon).
Après cinq ans de formation des cadres, le commissaire chargé des Infrastructures et du Développement durable au sein de cet organe, Hassan Adoum Bakhit, a reçu mardi à Yaoundé un système de gestion des données financé par la GIZ, la coopération allemande, dans le cadre du Projet de renforcement de la gouvernance des matières premières en Afrique centrale (REMAP/CEMAC).
D'une valeur totale estimée à 206 millions de francs CFA, cet outil de travail se définit comme "un puissant instrument pour la conception, le suivi et la documentation des projets dans la sous-région (...) ouvert aux institutions spécialisées de la CEMAC et accessible à distance", selon Uwe Michael Neumann, conseiller technique principal du projet REMAP/CEMAC.
Il permet précisément le renforcement des capacités en développement du leadership, de la communication de gestion des projets et facilite la recherche et les analyses.
Pour le commissaire chargé du département des Infrastructures et du Développement durable de la Commission de la CEMAC, c'est un apport important pour "permettre aux cadres, autant pour la qualité de leurs expertises que pour la cohérence des activités en œuvre, l'accès rapide à la base de données communautaire ainsi que les facilités d'un travail collaboratif et d'un archivage intelligent".
Ce dispositif informatique et managérial entamé en 2012 vise prioritairement à rendre disponible l'information et améliorer la gouvernance dans le domaine des industries extractives, un des piliers du Programme économique régional de la CEMAC, a souligné pour sa part Axel Saurer, chancelier près l'ambassade d'Allemagne au Cameroun.
Dans ce domaine notamment, le projet REMAP/CEMAC, en cours depuis 2007, a permis la mise en place d'une académie des industries extractives d'Afrique centrale et appuie les pays de la région pour leur intégration à l'ITIE (Initiative pour la transparence des industries extractives), la mise en place d'une banque de données géologiques et l'élaboration d'une charte commune sur les politiques et réformes foncières.