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Front social : Daniel Ona Ondo rassure les partenaires sociaux
Publié le lundi 31 mars 2014   |  gouvernement.ga


Daniel
© Autre presse par DR
Daniel Ona Ondo, nouveau Premier ministre et actuel Premier vice-président de l’Assemblée nationale


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Au cours de la rencontre qu’il a organisée à leur intention le 29 mars 2014 à Libreville, le Premier ministre, Chef du gouvernement, le Professeur Daniel Ona Ondo a exhorté les partenaires sociaux à se réapproprier le nouveau pacte social, tout en leur rassurant de ce qu’il n’y aura ni reniement des engagements, ni refus de réouverture des discussions par l’équipe dont il a désormais la charge.
Dans une salle de banquet de l’Hôtel Okoumé Palace de Libreville qui a refusé du monde ce 29 mars 2014, le Chef du Gouvernement, assisté de plusieurs ministres concernés, avait convié les partenaires sociaux à une rencontre de prise de contact et d’échanges sur les préoccupations sociales de l’heure. Occasion pour le premier intervenant, M. Emmanuel Mvé Mba, président du Front Uni des Syndicats Libres (Fusyl) de féliciter le Professeur Daniel Ona Ondo pour sa nomination à la tête de l’exécutif.
Il a par ailleurs saisi cette occasion pour rappeler la nécessité pour les gouvernants, de tenir compte du rôle majeur des regroupements syndicaux désormais stratégique et essentiel dans le fonctionnement normal de l’administration car, dira t-il, « tirant sa force des prérogatives de la Constitution et de la convention 87 du Bureau International du Travail » (BIT).
Pour Fridolin Mvé Messa, représentant de la coalition de 12 centrales syndicales, bien que le lieu et le moment ne soient pas propices aux revendications, il serait maladroit de ne pas en faire état devant le Chef du gouvernement et les ministres concernés par les problèmes sociaux. Il a notamment rappelé que dans le secteur privé, l’on remarque encore des abus de tout genre, parfois avec la complicité des inspecteurs de travail. Il a aussi dénoncé les recrutements des travailleurs étrangers en violation flagrante de la règlementation en vigueur et surtout parfois dans les domaines où la compétence nationale est avérée. Faisant état du cadre de travail dans le secteur public, Fridolin Mvé Messa a déploré le cadre de travail qui ne réponde pas toujours aux aspirations des travailleurs avec en prime, le manque de matériel de travail de bureaux, véhicules de liaison et la mauvaise utilisation des ressources humaines.
Saluant au passage la résorption partielle de certains points contenus dans le cahier de charges des syndicats, notamment celui lié au paiement des rappels, le représentant de la coalition a appelé le gouvernement à ne pas perdre de vue sur la continuité de l’Etat en maintenant la concertation permanente, gage d’un climat social apaisé car, pour lui, la prévention des risques sociaux et le renforcement du dialogue social doivent être des priorités du gouvernement.
Comme son prédécesseur, Martin Allini, le Secrétaire général de la Confédération syndicale gabonaise (Cosyga), a salué l’avènement du Professeur Daniel Ona Ondo à la tête de l’exécutif. Il a également relevé certains dysfonctionnements sur la prise des mesures visant à aplanir le climat social. L’un des plus anciens syndicalistes du Gabon a aussi noté la persistance des mouvements revendicatifs dans le monde scolaire qui aurait pu être évité si chacun avait véritablement joué son rôle. En somme, Martin Allini a dit que la Cosyga restait disposé à échanger avec les pouvoirs publics dans la recherche des solutions aux revendications sociales, tout en déplorant le fait que l’essentiel des revendications formulées par les travailleurs dans le cadre des discussions entre le Gouvernement et les principaux regroupements de syndicats n’aient pas encore trouvé à ce jour, de solutions concrètes.
Emboîtant le pas à la Cosyga, Joël Ondo Ella, le représentant de l’Aresga (Alliance pour le renouveau syndical au Gabon) a relevé la spécificité de la relation qui devrait exister entre l’Exécutif et les syndicats et qui se nourrit d’un débat permanent en vue d’une quête du bien-être des populations. Il a déclaré qu’il faudra donner une place de choix au dialogue social, sans que cela ne soit une leçon à l’endroit du Chef du gouvernement, ni moins, un aveu de faiblesse des syndicats. Avant de clore son propos, Joël Ondo Ella a fait savoir qu’au nom de la continuité de l’Etat, le gouvernement actuel devra logiquement hériter des dossiers instruits par le précédent afin de résoudre les problèmes restés en suspend.
En réponse donc aux propos des partenaires sociaux, le Professeur Daniel Ona Ondo qui a remercié ses interlocuteurs pour la sympathie manifestée en son endroit et à celui du gouvernement a déclaré que la réponse à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale passe nécessairement par le dialogue et la concertation avec les forces vives de la nation. Il a félicité les syndicats pour avoir répondu spontanément à son appel qui témoigne finalement de leur ouverture et de leur disponibilité à l’esprit de dialogue qui anime les uns et les autres. Il a laissé entendre que sa nomination à la tête de l’exécutif avait pour but premier de poursuivre la mise en œuvre du Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE), d’une part, et de résorber dans de meilleurs délais, la fracture sociale qui s’est malheureusement, amplifiée ces dernières années entre Gabonais.
Le Professeur Daniel Ona Ondo a poursuivi en précisant que le gouvernement dont il avait la charge devra traquer avec les moyens légaux, toutes les formes d’inégalités, que l’on a appelées, le Nouveau Pacte Social. Pour y parvenir et construire cet important climat de sérénité, le Premier ministre, tout en faisant savoir que c’était un altruisme, a laissé entendre qu’il faudra travailler en parfaite harmonie, dans un partenariat où seul le vrai gagnant serait, le peuple gabonais à travers ses travailleurs. Il a pour cela, invité ses interlocuteurs à co animer avec le gouvernement, un dialogue social permanent et exclusif. Un dialogue social qui privilégie l’échange à l’affrontement, les propositions de bons sens à al surenchère, l’anticipation au règlement de conflits.
S’agissant de la caducité des dispositions du cadre de travail, Daniel Ona Ondo a fait savoir qu’il était indispensable qu’il subisse des modifications substantielles à cause de l’anachronisme de certaines dispositions qui y ont été relevées. Sur un tout autre plan, le Chef du gouvernement a rassuré les partenaires de ce qu’il sera mis, dans un proche avenir, le Conseil National du Dialogue Social, cadre d’expression par excellence et in fine, la mise en place d’une bourse de travail. Ce qui, selon Daniel Ona Ondo, nécessite la tenue des élections professionnelles en vue de dégager une claire et objective représentativité syndicale. Pour le Premier ministre, faire de la concertation et du dialogue avec les partenaires sociaux est une valeur cardinale.

Junior MBOULET

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