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Mborantsuo confesse sa douleur de la crise postélectorale
Publié le vendredi 27 janvier 2017  |  Gabon actu
Présidentielle
© Autre presse par DR
Présidentielle 2016 : La Cour constitutionnelle en amont du processus
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Le Président de la Cour constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsuo a dans une longue déclaration jeudi à Libreville à l’occasion de la rentrée solennelle de son institution pour l’année 2017 a « confessé » publiquement sa douleur ainsi que celle de tous les juges constitutionnels suites au lynchage médiatique dont ils ont fait l’objet suite au contentieux électoral issu du scrutin présidentiel du 27 août dernier.

Marie Madeleine Mborantsuo a déploré les injures, les injonctions, les voies de faits, le lynchage médiatique dont les membres de la Cour constitutionnelle ont été l’objet durant la crise postélectorale. Certains juges constitutionnels sont encore traumatisés par une telle humiliation publique, a-t-elle affirmé.

Présidente de la Cour constitutionnelle depuis sa création au lendemain de la conférence nationale tenue entre mars et avril 1990, Marie Madeleine Mborantsuo a avoué que c’est pour la première fois de l’histoire que la Cour a atteint un tel niveau de « dénigrement de son action ».

« La Cour a subit des pressions et des intimidations, pas du pouvoir en place » mais d’une certaine classe politique qui estime que dès qu’elle saisit la Cour, celle-ci doit trancher en sa faveur, a dit Mme Mborantsuo sans citer les acteurs politiques pointés du doigt.

Trois candidats à l’élection présidentielle du 27 août dernier ont saisi la Cour pour contester la victoire annoncée du président sortant Ali Bongo Ondimba. Le plus important recours est celui déposé par Jean Ping, principal challenger du président sortant. Jean Ping contestait notamment les résultats de la province du Haut Ogooué où le taux de participation frôlait les 100% dont 95% des suffrages étaient en faveur du fils de la localité Ali Bongo Ondimba.

Mme Mborantsuo, a révélé que la Cour a vécu la période du contentieux comme un véritable choc. Choc par la présence des juges constitutionnels des pays étrangers mandatés par l’Union africaine (UA), lors de l’opération de recomptage des voix.

« C’est une grosse incongruité », a dénoncé Mme Mborantsuo considérant cette présence comme une violation des missions régalienne de son institution partant de la souveraineté nationale et de l’indépendance des juges. Aucune Cour constitutionnelle au monde n’a déjà connue une telle intrusion, a insisté Mme Mborantsuo. Elle a soutenu que la Cour constitutionnelle du Gabon a accepté cette présence par soucis de transparence et de maintien de la paix et la stabilité du pays.

La Cour a proclamé les résultats officiels de l’élection présidentielle le 23 octobre 2016 donnant Ali Bongo Ondimba vainqueur contre Jean Ping qui soutenait et continu de soutenir qu’il est le vainqueur de cette élection.

L’opposition qualifie la Cour constitutionnelle gabonaise de « Tour de pise » qui se penche toujours du même côté : celui du pouvoir.

Marie Madeleine Mborantsuo a suggéré à Ali Bongo Ondimba, présent lors de la cérémonie, d’engager le pays dans la réécriture des textes qui fondent les institutions du pays pour les adapter à l’évolution du monde et aux spécificités gabonaises.

Martin Safou
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