Les dirigeants d’entreprises membres du Conseil gabonais du patronat (CGP), se sont retrouvés le 26 janvier 2017, à la chambre de commerce de Libreville, pour définir la posture à adopter face au ministre de l’Économie pour parvenir à rentrer dans leurs fonds.
Confrontés à un nouveau blocage dans la procédure des paiements de leurs dettes par l’Etat, du fait du refus inexpliqué du ministre de l’Économie de procéder à la signature des conventions issues des créances auditées, certifiées et validées par le Comité interministériel d’audit et de certification de la dette intérieure (C.I.A.C.D.I.E), les membres du CGP se sont retrouvés le 26 janvier dernier pour décider des actions à entreprendre pour contraindre Régis Immongault à engager l’épuration de ce que l’État leur doit.
«Cette façon d’agir du ministre compromet fortement l’égalité des chances que prône le président de la République. Ces contradictions du ministre de l’Économie mettent en mal la relance de la croissance, les orientations économiques instruites par le chef de l’État, voire les conditions idoines d’un dialogue politique apaisé et sans tabous qu’appelle de tous ses vœux le président», a déploré le président du CGP, Francis Jean Jacques Evouna.
En effet, selon le président du CGP, le ministre de l’Économie, prétexterait attendre de nouveau, un autre avis, soit un quatrième audit de l’Agent judiciaire de l’État (Aje) pourtant membre du C.I.A.C.D.I.E, avant de traduire en acte l’instruction du chef de l’État, conformément au protocole d’accord signé, le 25 octobre 2016, entre la Confédération patronale gabonaise (CPG) et le ministère de l’Economie, consistant au paiement d’une partie de la somme due.
«Il était question d’un chronogramme de règlement tous les 10 et 15 jours, à travers lequel deux banques avaient acceptées d’accompagner l’État dans cette démarche d’épuration de sa dette, vis-à-vis des entreprises à hauteur de 43 milliards de francs CFA. Les banques partenaires sont Bicig et Orabank. À ce jour une trentaine d’entreprises seulement a été payée. A peine démarré, nous apprenons que le ministre de l’Économie voudrait voir clair dans ce qui se faisait», s’étonne Francis Jean Jacques Evouna, s’interrogeant sur la faiblesse de l’État à être transparent. « Vers quelle voie veut-on nous embarquer ? Ira-t-on d’audit en audit ? Qu’on nous dise simplement qu’on ne nous payera jamais», s’est-il interrogé.
Au terme de leur concertation, les opérateurs ont décidé de se rendre au ministère de l’Économie pour obtenir des explications auprès de Régis Immongault.