Rabat – Deux femmes sont alignées dans la course pour la présidence de la commission de l’Union africaine (UA), une des instances stratégiques de l’organisation.
Pelonomi Venson-Moitoi et Amina Mohamed Jibril, ministre des Affaires étrangères du Botswana et du Kenya respectivement, devront croiser le fer avec le Tchadien Moussa Faki Mahamat, le Sénégalais Abdoulay Bathily et l’Equato-Guinéen Agapito Mba Mokuy, dans une course dont le sort sera décidé lors du 28è sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, qui aura lieu à Addis-Abeba (janvier 30-31).
A la tête de l’appareil diplomatique du Botswana depuis 2014, Mme Venson-Moitoi, est membre du Parti démocratique (au pouvoir). Elle fut plusieurs fois ministre en charge des portefeuilles de l’éducation, la communication, le tourisme et le transport.
Soutenue par les 15 pays membres de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), celle qui avait déjà été candidate en juillet à Kigali n’avait pas réussi à obtenir deux tiers des voix lors du dernier tour du vote.
Elle promet notamment de mettre en œuvre l’Agenda 2063, la vision sur 50 ans de l’UA, réformer les politiques d’éducation dans les Etats membres, développer les infrastructures et assurer la transparence de la mise en œuvre du budget de l’organisation.
La deuxième candidate pour le poste de président de la commission africaine est la Kenyane Amina Mohamed Jibril.
Ministre des Affaires étrangères et du Commerce international depuis 2013, la diplomate kenyane a occupé le poste d’ambassadrice à Genève et de représentante auprès de la Mission permanente du Kenya aux Nations unies à Genève de 2000 à 2006. Elle fut également directrice adjointe du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) à Nairobi.
Elle préconise le renforcement des blocs économiques régionaux, la bonne exploitation des ressources naturelles du continent, la transformation des zones rurales en des centres dynamiques d’agro-alimentaire et d’activités industrielles et le renforcement du rôle de la diaspora dans le développement de l’Afrique.
Pour sa part, Moussa Faki Mahamat, ministre tchadien des Affaires étrangères et de l’intégration africaine depuis 2008, se fixe comme priorité le développement économique et social, le renforcement de la sécurité et la promotion de la bonne gouvernance économique dans le continent.
Premier ministre de 2003 à 2005, Faki Mahamat préconise une meilleure intégration de la jeunesse, la mise en place d’une gestion plus efficace des questions se rapportant aux changements climatiques et aux flux migratoires.
De son côté, Agapito Mba Mokuy, ministre équato-guinéen des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie depuis 2012, propose une coopération plus étroite avec les Nations unies et les autres organisations régionales et internationales.
Cet ancien fonctionnaire international, s’est porté candidat lors du sommet de Kigali, où il a été éliminé au quatrième tour du scrutin.
Pour sa part, Abdoulay Bathily, ancien représentant de l’ancien secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon pour l’Afrique centrale (2014 à 2016), promet, en cas d’élection, de poursuivre les réformes de l’organisation continentale afin de rendre son action plus ciblée et plus efficace.
Bathily, qui a occupé plusieurs hauts postes de responsabilité au Sénégal, s’engage à renforcer la place de l’Afrique sur la scène internationale, faciliter l’intégration continentale, optimiser les ressources collectives de l’UA et rendre la Commission de l’UA plus performante.