Immunorex DM28 : Le Pr Donatien Mavoungou désavoué par l’OMS

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Publié le lundi 23 janvier 2017 | Gabon Review

© Gabon Review par DR
Le Pr Donatien Mavoungou, lors de la 1ère réunion du Comité Scientifique

Le produit conçu par le chercheur gabonais en vue de restaurer l’immunité des malades du Sida est sous le coup d’une enquête de l’OMS, qui doute de son efficacité. La RDC l’a récemment retiré de son marché.

On le savait déjà, l’Immunorex DM28 n’est pas un vaccin contre le Sida. Ce médicament produit à base de DHEA (hormone produite à partir du cholestérol), inventé par le professeur gabonais Donatien Mavoungou, selon Michel-Paul Correa, le président de l’institut IDSRSI, vise à «restaurer le système immunitaire et contribuer au blocage de la réplication du virus VIH». Mais ce qu’on savait moins, c’est que ce produit est loin d’être parmi ceux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour le traitement du virus. L’organisation a d’ailleurs ouvert une enquête pour déterminer l’efficacité réelle dudit produit sur les malades.

En attendant les résultats de cette enquête, la République démocratique du Congo a décidé, le 18 janvier, de la «suspension temporaire de l’AMM (autorisation de mise sur le marché – Ndlr.) du produit» sur son territoire. Une lettre officielle de la direction de la Pharmacie et du Médicament, diffusée par le magazine Sciences et Avenir, a été adressée au pharmacien responsable de l’agence BM Pharma de Kinshasa. Les autorités congolaises disent avoir réagi «suite aux multiples alertes reçues sur les indications (du) produit, notamment celles provenant du PNLS, du Fonds mondial (de lutte contre le Sida) et de l’OMS». Si la décision du gouvernement congolais peut surprendre, c’est parce que l’arrivée de l’Immunorex sur le marché de ce pays ne date pas de longtemps. Mieux, l’AMM a été acquise grâce au soutien du Français Jean-Claude Chermann, codécouvreur du VIH, et le Canadien Mark Wainberg, découvreur de la 3TC, l’une des molécules les plus utilisées par l’industrie pharmaceutique pour l’élaboration des trithérapies.

Il faut aussi indiquer que depuis le 1er décembre 2016, le produit mis au point par le chercheur gabonais est littéralement «chassé» par le magazine Sciences et Avenir, qui le présente comme «un faux médicament», dont «le trafic» se déroulerait entre la France et l’Afrique. Le prétendu trafic met en scène l’IIDSRSI, «un obscur institut français». Des doutes subsistent sur l’expertise de cet institut mais également sur le comité scientifique ayant permis la vulgarisation de l’Immunor IM28 (nom d’origine du produit avant son interdiction au Gabon en 2011 sur les indications du Cenarest).

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