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CAN 2017 : Quand la politique s’invite à l’événement…
Publié le mardi 17 janvier 2017  |  Gaboneco
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© Présidence par DR
Le stade d’Oyem officiellement inauguré par Ali Bongo
Lundi 9 janvier 2017. Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba a inauguré le stade flambant neuf d’ Oyem, chef lieu de la province du Woleu-Ntem (nord ) où se déroulera les matchs de la poule C comptant pour la phase finale de la 31ème édition de la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN Total, Gabon 2017) dont le coup d’envoi sera donné samedi prochain à Libreville.
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Les réactions tous azimuts des Gabonais sur le match d’ouverture de la compétition ayant opposé l’équipe nationale, les Panthères à celle de la Guinée Bissau, samedi 14 novembre dernier, achèvent désormais de convaincre de la profondeur de la crise multiforme qui secoue le pays depuis bien longtemps. Une crise qui, conjuguée au mauvais résultat des Panthères ne fait qu’accentuer les clivages politiques nés de la dernière élection présidentielle. Ce qui ne fait d’ailleurs qu’accroître les inquiétudes de certains sur une possible réconciliation des Gabonais, là où le sport semble avoir déjà échoué.

Malgré le contexte socio-politique et économique difficile qui agite le pays depuis plusieurs années déjà, malgré la crise politique sans précédent née des frustrations électorales de la présidentielle du 27 août dernier, malgré les menaces de boycott de l’événement, le pouvoir a tenu mordicus à l’organisation en terre gabonaise, de la 31ème édition de la coupe d’Afrique des Nations du football.

Quoi de plus normal pour les autorités gouvernementales, qui espéraient néanmoins une trêve des querelles politiques, au moins le temps que durerait la compétition. L’objectif était sans doute de fédérer tout le peuple derrière son équipe nationale, surtout que le football a pour vertu de cimenter les peuples autour du spectacle et de l’émotion du moment sur les stades. L’exemple de 2012, avec la co-organisation de la Guinée Equatoriale, au mythique stade d’Angondje est encore parlant. Même si les Panthères n’avaient pas pu franchir leur limite habituelle des quarts de finale, elles avaient réussi au moins à procurer cette émission au peuple gabonais.

Sauf que 2012 n’est plus 2017. Durant les cinq ans qui séparent les deux éditions, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et les enjeux ne sont plus les mêmes. Bien de péripéties sont apparues dans la marche du pays vers un horizon encore inconnu. La crise économique due à la chute du cours du pétrole depuis fin 2014 ; le malaise au sein du Parti Démocratique Gabonais (PDG) au pouvoir, avec les départs en cascades de certains de ses piliers , le sentiment anti-Ali, né dans la même foulée et qui s’est cristallisé dans les urnes (avec 6 provinces sur 9 qui ont voté contre l’homme) ; l’issue presque chaotique du scrutin présidentiel du 27 août 2016 et le blocage politique actuel entre les camps Jean Ping et Ali Bongo Ondimba, etc...

Autant d’épisodes douloureux, qui ne militent pas en faveur du spectacle dans les stades. Surtout lorsqu’on y ajoute la gravité de la crise économique, qui est entrain de virer à l’austérité, même si du côté du gouvernement on se refuse à prononcer le mot.

Avec des Panthères incapables de répondre au défi

Pour enfoncer le clou d’un climat national délétère, l’équipe nationale qui avait pourtant la possibilité de démentir les arguments politiques, et faire transcender le public est venue, elle aussi confirmer la mauvaise passe actuelle du pays sur le stade. Et le résultat du match nul contre une équipe Bissau guinéenne, sortie de nulle part n’a fait que confirmer l’argument selon lequel le football ne peut pas faire une exception en se portant mieux si le tout le pays lui-même est en crise.

Voilà ce qui donne du grain à moudre à l’opposition regroupée autour de Jean Ping. D’ailleurs ses partisans ne se sont pas empêchés de se réjouir de l’échec des Panthères, certains allant jusqu’à souhaiter une élimination au premier tour des félins, qu’ils ont baptisés volontiers des "chatons" incapables de dévorer leurs proies. Ce ne sont pas les commentaires dans la rue et sur la toile qui nous le démentiront. Il y en a même qui se sont repus et qui se repaissent encore de cette infortune des Panthères. Le cynisme patriotique au profit des intérêts politiques, ça se vit aussi en ces instants de CAN 2017 au Gabon. Tout le sens de "Gabon d’abord" ? C’est la CAN du remake présidentiel et il faut très vite trouver les moyens d’en sortir.

Charles Nestor NKANY
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