Publié récemment, le rapport 2017 de l’organisation Human Rights Watch n’évoque pas le cas du Gabon parmi la vingtaine des pays accusés d’avoir bafoué les droits humains durant l’année 2016.
Sur la vingtaine de pays s’étant rendus coupables de non-respect des droits humains ou présentant de fortes menaces, seulement 13 pays africains figurent dans le viseur de l’organisation Human Rights Watch. Il s’agit notamment de 8 pays subsahariens (Burundi, RDC, Mali, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Guinée, Rwanda, Nigéria) et de 5 pays de l’Afrique du nord (Maroc, Tunisie, Libye, Algérie, Egypte). Le Gabon est absent de la liste.
Pourtant, des mois avant sa publication, le 12 janvier, beaucoup avaient juré que le cas de ce pays figurerait parmi ceux évoqués par l’organisation. D’autant que les violences ayant suivi la réélection d’Ali Bongo en fin-aout 2016 ont fait monter aux créneaux plusieurs organisations de la société civile dans le monde. Celles-ci, à l’instar de Survie en France, avaient crié à la violation des droits humains, au regard de la répression par les forces de sécurité et de défense des manifestations populaires. Mais visiblement, ni les arrestations jugées arbitraires décriées par des parlementaires européens et par des organisations de la société civile locale ni les pressions exercées par le pouvoir sur des opposants et leurs soutiens ne sont parues préoccupantes pour Human Rights Watch. Ce dernier est particulièrement intéressé par la montée du populisme dans le monde, notamment aux Etats-Unis, où le discours de Donald Trump, le nouveau président élu, est considéré comme une véritable menace.
Ainsi, les accusations de crimes contre l’humanité adressées mutuellement par le pouvoir en place au Gabon et l’opposition après la dernière élection présidentielle n’ont pas beaucoup attiré l’attention de cette organisation basée aux Etats-Unis. Pas plus que les plaintes déposées à la Cour pénale internationale (CPI) par le gouvernement gabonais et par l’opposant Jean Ping, concernant les mêmes crimes présumés. Ceux-ci, malgré leur violence, n’ont nullement ému Kenneth Roth, le directeur exécutif de Human Rights Watch, et ses collaborateurs.