En marge du lancement de l’exposition «Expo-Animation Gabon 2017» de l’Agence gabonaise de développement et de Promotion du tourisme et de l’hôtellerie (Agatour), dans le cadre de la Can 2017, son directeur général, Gabriel Awore Mayindo revient dans cette interview sur les motivations de cette exposition et les perspectives de cette agence.
Gabonreview : Vous venez de lancer «Expo-Animation Gabon 2017». De quoi s’agit-il ?
Gabriel Awore Mayindo: Concernant le Gabon, Agatour et Azur, l’opérateur de téléphonique mobile ont tenu à organiser l’expo-animation dénommée «Animation Gabon 2017». Cette exposition est le fruit d’une réflexion et d’une collaboration entre Azur qui est à la recherche d’une visibilité et Agatour dont le rôle est la promotion de la destination Gabon. Cette exposition a donc comme objectifs d’assurer la visibilité de nos entités respectives dans le cadre du partenariat stratégique ; d’assurer la proximité des services de téléphonique mobile de tourisme et de loisir aux férus du football, d’assurer aux populations locales et à nous autres venus dans le cadre de la compétition sportive continentale des moment de loisir, de détente et de communion entre les peuples unis par les liens du sport. Nous allons organiser ici des séances de projection de match de football jusqu’à la fin de la compétition.
Concrètement, quel est le contenu de cette exposition ?
Nous avons des artisans qui vont exposer des produits locaux «Made in Gabon», nous allons assurer la couverture des matchs de football pendant toute la compétition par des rétroprojecteurs. Nous avons également des projections locales qui vont être diffusées. Nous avons deux salles qui peuvent acquérir à peu près cent-cinquante personnes chacune. Nous invitons la population, les touristes à venir à l’hôtel Héliconia d’Angondjé, juste à côté du stade de l’Amitié pour bénéficier de cette exposition. Nous avons également des pianos-bar, le soir après les matchs. Le piano sera thématique avec des gens que nous avons invités et qui presteront pour assurer l’animation pendant toute la compétition. La liste des loisirs et des événements qui se déroulant sur ce site de l’Agatour pendant la Can 2017 n’est pas exhaustive. Venez et vous découvrirez ce que nous avons préparé pour vous.
L’Agatour, c’est le tourisme, c’est hôtellerie : quelle est la véritable part de l’Agatour dans cette Can 2017 ?
La part de l’Agatour est grande. L’Agatour assure l’hébergement des équipes de la poule B dans le Haut-Ogooué à travers trois hôtels : les hôtels Héliconia de Bongoville et de Moanda qui vont abriter chacune, deux équipes. Vous avez l’hôtel de Baya à Franceville qui va abriter le staff de la Confédération africaine de football (Caf). Ce qui est un grand honneur pour l’Agence gabonaise de promotion du tourisme. Vous avez également l’hôtel de Léconi Palace qui abrite la presse internationale avec RFI, Being Sport. Bref, toutes les grandes chaines de radio mondiale seront hébergées dans ces hôtels, propriétés du parc hôtelier de l’Etat. C’est un honneur pour nous. Cette visibilité nous permet de diversifier nos investissements, présenter notre parc hôtelier et ses atouts pour nous vendre et vendre la destination Gabon, L’objectif est donc d’offrir une nouvelle attractivité au Gabon à travers ces hôtels qui sont mieux gérés. Nous avons pour ce faire signé un partenariat avec une société marocaine. Elle est là pour nous assister dans la gestion du parc hôtelier de l’Etat. Agatour peut desormais offrir dans l’hôtellerie de nouveaux services.
Ou en est Agatour dans son ambition de faire du Gabon une véritable destination touristique dans la sous-région, en Afrique et dans le monde en général ?
Disons que vous me parlez-là du bilan de l’Agatour. Oui, il est relativement satisfaisant. Vous savez que pour la promotion du tourisme, nous avons besoin de deux instruments. Le premier est une stratégie nationale. C’est une stratégie qui est aujourd’hui en cours d’élaboration, qui attend d’être validé par le gouvernement. Nous avons aussi besoin d’un Code du tourisme, d’un cadre juridique attractif qui est également sur la table du gouvernement. J’espère qu’au premier trimestre 2017, ces deux instruments vont sortir pour nous permettre effectivement d’entrer de pleins-pieds dans la promotion. Car, il y a des questions voire des problèmes à résoudre d’abord. Quelle est la part de l’état ? Quelle est la part du secteur privé ? Qu’est-ce que nous pouvons faire en protégeant les uns et les autres dans le cas d’un cadre juridique attractif ? Ces deux instruments nous manquent cruellement et sans eux, il est impossible pour Agatour d’aller plus loin dans la vision qui est la sienne aujourd’hui.
Par ce temps de vaches maigres, comment se porte l’Agatour ?
Moyennement bien. C’est vrai que vous évoquez le temps de vaches maigres. Vous savez, nous n’avons pas d’argent, mais nous avons des idées et ces idées se matérialisent par ce que nous faisons aujourd’hui avec Azur, avec d’autres à l’exemple de ce partenaire du Maroc qui est venu nous assister dans la gestion du parc hôtelier de l’Etat. Nous avons également des discussions avec d’autres partenaires pour nous aider à pallier ou combler la faiblesse de la dotation budgétaire de l’Etat, à promouvoir cette destination et à mieux vendre le Gabon. Par ailleurs, nous avons fait des plans sociaux pour alléger les effectifs pléthoriques de nos hôtels, notamment à Baya, dans le Haut- Ogooué. Nous avons fait un plan social à Libreville, nous avons d’autres en cours. L’objectif est de baisser les masses salariales de nos hôtels, de les rendre aujourd’hui attractifs pour mieux les vendre à des opérateurs dont c’est le métier. Je précise bien, l’Agence gabonaise de promotion de tourisme est gestionnaire du parc hôtelier de l’Etat. Son but est de donner ces hôtels en gestion à des gens dont c’est la spécialité. Pour ce faire, il va falloir faire d’abord des réglages en interne pour que la mariée soit vendable.
C’est une nouvelle année qui commence, quelles sont les perspectives de l’Agatour ?
La perspective est la mise sur le marché de la stratégie nationale du tourisme et de la loi portant Code du tourisme. Ces deux instruments sont essentiels. Il est important qu’à la fin du premier trimestre 2017, le gouvernement et le parlement se mettent d’accord pour que ces deux instruments soient mis à la disposition de l’administration nationale du tourisme. Cela nous permettrait enfin de vendre la destination Gabon. Nous avons également des discussions aujourd’hui avec quelques opérateurs pour la destination Gabon sur le plan aérien parce que vous savez que l’un des freins que nous avons c’est le coût du billet d’avion pour venir au Gabon. Les discussions sont en cours. Un certain nombre de choses avance, mais je ne peux pas en dire plus aujourd’hui.