Craignant pour leur avenir professionnel, suite à la cession imminente des actifs de leur employeur, les employés en grève souhaitent une sortie de crise urgente, car la production serait suffisamment entamée.
En grève depuis le 11 janvier dernier, les employés de Shell Gabon craignent pour leur avenir professionnel, au moment où l’opérateur pétrolier est engagé à céder ses actifs sur d’importants champs arrivés à maturité. Ils sont soutenus dans leur démarche par l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) qui a déclenché une grève illimitée à Libreville, Port-Gentil, Rabi, Gamba, Koula et Toucan, tous des sites de l’entreprise.
Après l’échec des discussions tenues en interne entre les représentants du personnel et ceux du groupe Shell, du 9 au 19 décembre 2016, d’autres négociations viennent d’être ouvertes récemment. Les interlocuteurs de la hiérarchie estiment qu’aucune garantie ne les rassure dans la conservation des acquis.
«Un départ comme celui- là, qui est historique et de cette envergure, suscite un certain nombre d’interrogations pour les employés. Autant par rapport à leur avenir, aussi par rapport à la perte de valeurs ajoutées inhérentes, que soit sur les standards, les modes d’opérations, le développement professionnel, les perspectives à l’international, mais aussi la garantie de l’emploi. On sait qui on perd, mais on ne sait pas qui on gagne. On a une entreprise d’envergure internationale qui a un certain nombre de valeurs qui entend préserver sa réputation et ses valeurs, mais nous ne savons pas de ce qui en est du ou des repreneurs», a indiqué ce vendredi Jean Bernard Akoué Mba, un employé.
Cette situation qui suscite naturellement plus de pertes pour l’entreprise, pourrait plomber de moitié la capacité de production de son terminal pétrolier. «Nous avons un terminal pétrolier par lequel transite un certain nombre de productions venant des autres opérateurs dans le pays. On parle de la moitié de la production nationale qui transite par le terminal pétrolier de Gamba. A ce jour, nous risquerons de passer dans la journée à un régime de baisse de production de 50%. C’est 50% de baisse de revenus, c’est aussi le risque d’un non approvisionnement de la raffinerie de Sogara en hydrocarbure et les impacts induits dans la production du carburant. Les pertes en revenus pour l’Etat, Shell et les tierces parties sont estimées à 5 ou 7 millions de dollars par jour si la crise devait s’enliser», a-t-il précisé.
Les employés en grève invitent l’Etat, puissance publique, à appeler Shell à plus d’efforts pour que des mesures mutuellement profitables soient adoptées. De ce fait, ils ont tenu toutefois à signifier leur optimisme quant à un aboutissement heureux, grâce à l’implication du gouvernement. «Le nouveau ministre du pétrole à l’heure actuelle engage l’ensemble des parties à trouver immédiatement une solution. Nous osons croire qu’avec son appui, nous allons vite sortir de la crise», s’est réjoui Akoué Mba.