Durant l’atelier de formation sur le système de vérification de la légalité et la traçabilité du bois organisé par l’Agence d’exécution des activités de la filière bois du 11 au 13 janvier, Eric Odike, un expert de la filière, présente les enjeux de la mise en œuvre du processus d’accord de partenariat volontaire. Il explique le fonctionnement et la gestion de ce processus mis en place par l’Union Européenne en vue de lutter contre l’exploitation forestière illégale et favoriser l’exportation réglementaire du bois.
Quel est l’objectif visé par cet atelier de formation sur les systèmes de vérification de la légalité et la traçabilité du bois ?
L’objectif de l’atelier vise à stimuler l’organe qui est chargé de conduire le processus du Flegt qui est le comité technique de coordination qui regroupe plusieurs administrations. Il s’agit d’accompagner le comité de son travail de conception du système de garanti de la légalité du Gabon. Ce système va être négocié, discuté avec la partie Européenne pour aboutir à l’accord.
Comment va s’effectuer cette vérification de la légalité et de la traçabilité des produits forestiers ?
C’est justement tout le débat. Nous devons trouver les meilleurs moyens pour assurer ces vérifications. Je parlais tout à l’heure vérification de premier et second niveau. La question est de savoir qui va assurer le premier niveau. Est-ce qu’on doit confier cette mission aux administrations, vous voyez que ça pose des problèmes. La même question se pose au niveau de la vérification de second niveau.
En un mot la question c’est de trouver une organisation qui convienne au contexte du pays et dans lequel l’administration fonctionne en fonction de son historique. Mais je ne connais pas l’administration gabonaise en détails. Et il n’y a pas de recommandations à faire par rapport au Gabon. Ce que je peux faire ce sont des propositions issues de l’expérience globale. Je vais encore intervenir pour donner des méthodes de travail au comité technique de coordination, question de lui permettre de poser de bonnes questions, afin que j’apporte des meilleures réponses.
Quels sont les obstacles rencontrés par les pays qui se sont lancés dans la mise en œuvre du processus APV/ Flegt ?
Je crois que l’une des principales difficultés que les différents pays ont rencontrées c’est leur manque d’expérience dans la conduite de projets. On en est dans les phases de préconception, conception globale. Il y aura une phase de conception détaillée. Et cela s’accompagne par les phases de mise en œuvre. Et dans toutes ces phases il faut vraiment être capable de piloter un projet. Et il faut également manager ce processus comme un projet. Pour cela il y a des méthodes et règles à suivre. La plupart des pays n’ont pas cette culture du projet. Ils ne mettent pas en place les compétences nécessaires pour gérer ce projet. Il y a à la fois les équipes techniques et la volonté politique. Cela exige la mise en place des moyens financiers et humains.
A quoi consiste le processus d’accord de partenariat volontaire /Flegt mis en place par l’Union Européenne ?
En fait le Flegt est un programme de l’Union Européenne. Il touche tous les pays qui sont exportateurs de bois vers l’Union Européenne. Et ce programme propose aux pays de signer un accord de partenariat volontaire (APV) qui va couvrir le marché du bois. Le deal de cet accord c’est l’ouverture du marché européen. Et cette exportation doit se faire conformément à la législation forestière du pays exportateur.
Quels sont les avantages pour les pays de se doter du processus APV ?
Le processus du Flegt comporte plusieurs objectifs. Il a un objectif global et environnemental d’assurer la sauvegarde des grands bassins forestiers en essayant d’encourager les pays de ces zones à une exploitation durable de leur forêt. Le deuxième objectif est économique. Il s’agit de faire en sorte que l’exploitation forestière apporte un bénéfice réel au pays mais aussi aux populations. Le troisième objectif a trait à la gouvernance, qui vise à inciter les pays à améliorer leur gouvernance dans le domaine forestier, d’accroître la probité et l’efficacité des administrations notamment dans le domaine du contrôle.