Déclenchée par les membres de la dynamique unitaire, la grève des établissements secondaires d’enseignement public s’amplifie avec l’entrée dans les rangs des enseignants non syndiqués, à Libreville notamment.
Salles de classes vides, élèves déambulant aux abords des établissements secondaires et les principales artères de la capitale gabonaise…Tel est le triste constat, depuis le 9 janvier dernier, au sein des établissements d’enseignement secondaire publics, où la grève des enseignants a atteint son paroxysme. En effet, répondant à l’appel de la Dynamique unitaire, les enseignants affiliés ou non sont absents de leur poste. C’est le cas dans les lycées national Léon-Mba, Paul-Indjendjet-Gondjout, Jean-Baptiste-Obiang-Etoughe de Sibang.
Les enseignants réclament, notamment, le non-paiement de la Prime d’incitation à la performance (Pife) du 2e trimestre 2015, des cas d’omission de la Prime d’incitation à la fonction enseignante (Pife) et la non construction des établissements solaires équipés en tables bancs, pourtant promis par le gouvernement.
Ce mouvement d’humeur est amplifié par la prise de responsabilité des enseignants non-syndiqués, tout aussi mécontents, sinon plus. Ces derniers ont ainsi emboité le pas à leurs collègues de la Dynamique unitaire en ralliant les rangs des grévistes. Le cas le plus récent est celui du lycée Nelson Mandela, où le collectif des enseignants, à l’issue d’une assemblée générale, tenue le 10 janvier à Libreville, a demandé aux élèves de rester chez eux. Les enseignements de cet établissement publics revendiquent ainsi de meilleurs «conditions de vie et de travail», ainsi que de meilleurs «conditions administratives».
Désabusés, les élèves, eux, ne savent plus à quel saint se vouer. «Après un premier trimestre d’un mois et demi, nous revoilà à nouveau à la maison, après deux semaines de vacances», a déploré un élève du lycée Ntchoreret. «Cette situation est inquiétante pour l’avenir de nos enfants. Cette année sera-t-elle validée dans le contexte actuel ?», a interrogé un parent d’élève venu chercher son enfant au lycée Paul-Indjendjet-Gondjout, appelant par ailleurs le chef de l’Etat à se pencher sur la question.
Pour l’heure ce mouvement de mécontentement suit son cours dans la quasi-totalité des établissements publics de la capitale. En province le résultat est plus mitigé, comme à Port-Gentil, où le mouvement est à l’état embryonnaire. A Lambaréné, par contre, le mouvement semble bien avancé avec plusieurs enseignants déjà au pas.