300 familles environ dorment à la belle étoile depuis leur expulsion des logements sociaux d’Angondjé qu’ils occupaient illégalement.
Les déguerpis des logements sociaux d’Angondjé et Bikélé, en tout cas une bonne partie, vivent désormais dans la nature depuis leur expulsion le 27 décembre dernier. Après avoir été expulsés des logements qu’ils occupaient illégalement depuis plus de six mois, ils sont désormais livrés aux intempéries, car sans toit.
«Sur 800 familles déguerpies il y a une semaine, 300 familles environ vivent là aux abords de la cité. On s’offre désormais un sommeil à la belle étoile, n’ayant aucun endroit où aller habiter», a confié Yvette, une déguerpie.
Il suffit de s’y rendre pour constater qu’à la tombée de la nuit, de nombreuses familles privées d’un abri décent, préparent de quoi manger, apprêtent leurs matelas pour un sommeil au lendemain incertain. Sans garantie de sécurité ni contre les intempéries ni contre les brigands, ils affrontent courageusement ce qu’ils qualifient de «manque d’humanisme». Leurs enfants inscrits pour la plupart au sein des établissements environnants, donnent le sentiment d’être marqués par cette situation insoutenable.
Le long de la façade de la cité, des abris de fortune hébergent des familles entières. A côté d’eux, leurs effets regroupés en ballots. Un décor digne d’un camping pour réfugiés. Les commodités d’hygiène ayant atteint les limites de l’exécrable. Certains craignent l’apparition de maladies que pourrait causer la pollution de leur environnement immédiat. Sur les raisons de cette errance, ils évoquent le peu de moyens à leur disposition pour pouvoir louer une maison dans les quartiers de la ville.
«On nous a sorti des maisons pour rétrocéder les maisons aux ayants-droit. Mais ceux-ci ne semblent pas vouloir intégrer les maisons. Ils préfèrent les sous-louer à d’autres personnes plutôt qu’à nous qui sommes dans le besoin. Après nous avoir nourris d’espoir, en nous faisant remplir des formulaires, on est jeté dehors comme des malpropres», s’est indignée Mme Diop, une autre déguerpie.
Pourtant dans les logements, très peu d’ayant-droits ont intégré les maisons. Approchés, les personnes rencontrées sur le site, ont marqué un refus de présenter leur contrat d’acquisition, préférant nous renvoyer vers la Société nationale des logements sociaux (SNLS). Parmi eux, certains seraient prêts à revendre leurs contrats d’habitation. « C’est la preuve qu’ils ne sont pas dans le besoin », s’est-elle offusquée. Dans l’espoir de parvenir à une issue heureuse, les déguerpis en appellent à la magnanimité du chef de l’Etat, estimant leur faute pardonnable.