Mis sur les rails 13 octobre dernier, la feuille de route des 100 premiers jours du gouvernement arrivera à échéance le 23 janvier prochain. Pas très content de l’avancement de ce mini-programme, le Premier ministre a rappelé à l’ordre et à l’urgence les membres de son cabinet. Selon les indiscrétions du conseil des ministres, seuls 25% des engagements pris sur les 172 actions prioritaires seront atteints, même si tout n’est pas à plaindre.
À une dizaine de jours de l’échéance des 100 premiers jours du gouvernement du septennat en cours, les axes stratégiques définis par le Premier ministre, le 13 octobre 2016, seront-ils atteints à la date butoir du 23 janvier prochain ? Articulée autour des axes politique, économique et social, cette feuille de route présentée par Emmanuel Issozet-Ngondet, comporte 172 mesures jugées prioritaires.
Un nombre trop élevé d’actions prioritaires
La portée et la réussite de ce programme sont d’autant plus importants que lors du conseil des ministres du 28 décembre dernier à Libreville, le chef du gouvernement aurait effectué une communication à ce sujet, histoire de remobiliser les troupes. Selon toute vraisemblance, Emmanuel Issozet Ngondet a donné de la voix, se référant notamment aux retours sur le niveau d’avancement des 100 premiers jours du gouvernement, commandités par ses soins.
Selon une source proche du conseil des ministres, la communication du Premier ministre laisse penser que le gouvernement a eu les yeux plus gros que le ventre. Il s’est en effet engagé sur un nombre trop élevé d’actions prioritaires et n’a pas été en mesure de les porter toutes simultanément, le contexte politique et la crise économique et sociale aidant. Plus concrètement, il semblerait que la faisabilité de nombreuses de actions priorisées n’a pas vraiment été étudiée, du moins au niveau de leur soutenabilité budgétaire. Du coup un nombre élevé d’actions n’ont pu être menées faute de crédits budgétaires.
Par ailleurs, l’absence d’objectifs chiffrés attendus de certaines actions du programme des 100 jours du gouvernement ne permet pas d’en mesurer réellement l’impact, ni leur caractère stratégique. De même, plusieurs projets priorisés ne disposaient d’aucun plan d’action ou d’un chronogramme précis de mise en œuvre.
Bilan mi-figue mi-raisin et tout de même optimiste
En effet, selon les indiscrétions de quelques membres du gouvernement, à la date du 27 décembre 2016, sur les 172 actions prioritaires du programme des 100 jours, seules 27 actions auraient été totalement réalisées, conformément aux engagements pris. Selon les pointages déclinés par Emmanuel Issozet Ngondet en conseil des ministres, les réalisations représentent 15% du total des actions listées. On note, dans le même ordre d’idées, que 14 projets de textes ont été finalisés et sont prêts à être adoptés en conseil des ministres. «L’adoption de ces textes porterait le nombre des engagements respectés à 41 actions, soit 23% du total», a révélé un membre du gouvernement.
D’autres indiscrétions font également ressortir que les actions fortement engagées, c’est-à-dire ayant déjà atteint un taux de réalisation supérieur ou égal à 75%, représentent 33% du total des engagements, soit 57 actions. Il a également été indiqué que 42 actions en sont à un taux de réalisation moyennement avancé, compris entre 50% et 70% d’avancement.
Un bilan d’autant plus mitigé qu’une source interne du conseil des ministres a révélé, à l’issue de la mise au point du Premier ministre, que près de 65 actions n’ont pas encore démarré ou ont connu un très faible niveau d’exécution (entre 0 à 35%). Dans ce cas précis, des questions d’indisponibilité budgétaire ou de prise en main insuffisante des projets par les équipes administratives ont été avancées comme raisons.
Globalement, l’action du gouvernement a enregistré un taux d’exécution à mi-chemin de son objectif final, avec 50% pour les volets politique et économique et 40% pour le volet social. Par ailleurs, en posant l’hypothèse d’une mobilisation de moyens pour la finalisation des actions fortement avancées, le gouvernement devrait atteindre, à la fin des 100 jours, un taux de réalisation de 25% des engagements pris.
À ce qu’il semble, quatre ministères ont entièrement réalisé leurs engagements. Toutefois, ont relevé des sources concordantes, ces départements (Affaires étrangères, Enseignement supérieur, Éducation nationale et Sports), ont en commun de ne s’être engagés que sur une seule action. Dans le même sens, sept ministères ont réalisé leurs engagements à des taux supérieurs à 50%, tandis que sept autres sont en dessous de ce pourcentage. En revanche, quatre ministères ont réalisé 50% de leurs engagements. Un bilan qui devrait être officiellement confirmé, ou amélioré, après la date butoir du 23 janvier prochain.