Au cours du séminaire de formation organisés par l’Espace PME le 06 janvier 2016, la directrice générale d’Ecobank a présenté aux jeunes entrepreneurs les clés d’accès aux financements. Elle aborde la procédure d’attribution des crédits et la gestion de risque de cette activité.
Dorian Bissielou : Comment expliquez-vous la difficulté des jeunes entrepreneurs à avoir accès au financement ?
Gaëlle Biteghe : Avec la crise économique le capital est devenu rare et donc il doit être alloué de manière à ce qu’il soit rentabilisé in fine. C’est pour cela qu’on insiste que la qualité des dossiers soit au rendez-vous, de telle sorte qu’on puisse allouer ce financement à ceux qui ont la meilleure chance de réussir. Cela ne veut pas dire que les autres ne soient pas importants, loin de là. Je pense qu’avec cette rareté du capital, nous sommes obligés d’être un peu plus prudent.
DB : Lors de cet atelier qu’avez-vous recommandé aux jeunes entrepreneurs ayant besoin de soutien financier?
GB : Les jeunes doivent constituer leur dossier légalement. Ils doivent se faire assister sur les aspects de comptabilité et juridique par des Espaces tels que l’Espace PME. Cette assistance fait appel à des spécialistes en la matière parce qu’ils doivent pouvoir avoir le temps de se concentrer sur leurs projets.
Quelle est la procédure d’attribution des crédits au niveau d’Ecobank ?
Le dossier de demande crédit doit être envoyer à la banque. Ensuite il est présenté au comité de crédit qui a la charge de donner un avis favorable ou non. Et Le retour est fait sur cette base là au demandeur. Et il faut savoir que tous les crédits ne se ressemblent pas. Chaque crédit vient avec ses spécificités et le comité de crédit tient compte de ces aspects. Dans le même sens, nous prenons en compte la taille de l’entreprise, du secteur d’activité, l’expérience de l’entreprise dans son domaine.
DB : De quelle manière les banques évaluent-elles le facteur risque dans le financement des projets?
GB : Le facteur risque est évalué sur l’expérience du promoteur et son implication dans sa société, le portefeuille des clients et sur les prévisions qui sont faites en termes de génération des chiffres d’affaires.
DB : On a l’impression que les banques ne possèdent pas encore la maîtrise de cet outil qu’est le financement des entreprises ?
GB : Moi je pense qu’elles connaissent leur métier ; sinon la commission bancaire ne devait pas leur donner la latitude de pouvoir exercer. C’est quelque chose d’extrêmement spécialisé. Après on pourra certainement apporter des améliorations.