Soupçonné d’avoir fait preuve de peu d’humanité dans l’expulsion des occupants illégaux des logements sociaux d’Angondjé et de Bikélé, le parquet de Libreville, aux noms des parties prenantes à cette opération, a restitué le film de la procédure appliquée, le 5 janvier à Libreville.
Très critiquée sur les réseaux sociaux, dans la presse et par de nombreux acteurs politiques, l’opération de déguerpissement des occupants illégaux des logements sociaux d’Angondjé et Bikélé, a bien suivi la procédure appropriée. C’est du moins ce qu’a affirmé le procureur de la République lors de sa sortie, ce 5 janvier à Libreville.
Steeve Ndong Essame Ndong a ainsi rappelé que toute la démarche entreprise par les autorités pour parvenir à cette expulsion, s’est faite dans les règles de l’art. «L’opération d’expulsion a débuté le mardi 27 décembre 2016 à 9 h et s’est achevée le vendredi 30 décembre 2016 à 12h. Globalement, elle s’est déroulée dans le calme, aucun dommage corporel n’a été enregistré», a-t-il relevé.
«Après la saisine du Tribunal de Libreville par l’Etat gabonais, via le ministère de l’Urbanisme et de l’habitat, aux fins d’expulsion des personnes installées irrégulièrement dans les logements sociaux des sites d’Angondjé et de Bikélé le 10 août dernier, une ordonnance du président du Tribunal de première instance l’accueillait favorablement un jour plus tard», a rappelé le procureur.
Dans le libellé des motifs sur lesquels il a statué, outre l’ordre d’expulsion de tous les occupants sans titre des lotissements d’Angondjé et de Bikélé, il est fait mention, en cas de nécessité, de se faire assister par «les forces de l’ordre pour expulser les récalcitrants et tous les occupants de leur chef». De même qu’il comportait l’ordre de «l’exécution sur simple minute de la présente ordonnance avant enregistrement», rappelant qu’il devait être tenu informé en cas de difficulté dans l’exécution de la mesure.
Dans la quête d’un déguerpissement amiable, le ministère en charge de l’Urbanisme et de l’habitat a initié à la suite de cette ordonnance, plusieurs sommations par voie d’huissier. «Toutes ont demeuré sans suite», a précisé Steeve Ndond Essame Ndong, notant «le recours à l’exécution forcée qui s’en est suivie suite à une saisine de l’agent judiciaire de l’Etat».
400 agents de force de l’ordre et de sécurité ont suffi pour déguerpir des occupants illégaux des 1279 villas. Seul couac : l’incendie volontaire des tuyaux d’approvisionnement en eau entreposés à côté de l’école du site d’Angondjé. Trois présumés pyromanes ont été interpellés et seront présentés prochainement devant le parquet de la République, a annoncé le procureur.