Enjeu politique majeur après le rapport de l’Union européenne, la coupe d’Afrique des Nations 2017, se retrouve, elle aussi au centre de la bataille entre Ali Bongo Ondimba et son ancien beau-frère, Jean Ping. Deux rivaux qui s’arrachent les cheveux pour le contrôle du pouvoir depuis le terme de la présidentielle du 27 août dernier. Car si le premier tente de rassurer du bon déroulement de l’événement, le second quant à lui fait feu de tout bois et espère gâcher la fête en présentant le Gabon comme un pays loin d’être sorti du bourbier post-présidentiel. Et pour cela, il a choisi de prêter serment le 14 janvier, date du démarrage de la compétition.
Le coup d’envoi de la coupe d’Afrique des Nations, CAN total Gabon 2017 est prévu pour le 14 janvier prochain. Or, à moins de deux semaines de son lancement, l’hypothèque est désormais de plus en plus grandissante quant au bon déroulement de la compétition en terre Gabonaise. Et pour cause, c’est cette même date qu’a choisi l’opposant, Jean Ping pour prêter officiellement serment, car il continue de revendiquer sa victoire au dernier scrutin présidentiel. Une décision prise à l’issue de son dialogue politique organisé du 19 au 22 décembre dernier. Pour Jean Ping, qui dit avoir déjà épuisé toutes les voies légales de recours, la seule méthode qui vaille dorénavant pour prendre le pouvoir est désormais l’épreuve de force. Et c’est donc par la force qu’il tente désormais de prendre le fauteuil présidentiel. Le choix de la date du 14 janvier n’est donc pas fortuit, c’est un choix tactique qui participe plus d’une opération de communication.
Car en choisissant le 14 janvier, jour du coup d’envoi de la CAN 2017, l’ancien président de la commission de l’Union africaine espère ainsi la réaction du pouvoir d’Ali Bongo, qui risque de lancer les forces de l’ordre et de sécurité à ses trousses. Ce qui ne manquera pas de déborder sur le bon déroulement de la fête du football au stade, et renforcer auprès des différentes délégations accréditées l’idée selon laquelle le Gabon est encore sous la coupe réglée des violences postélectorales. Il s’agit donc, au fond pour Jean Ping, d’une démarche de boycott de la coupe d’Afrique sous le paravent des contestations politiques. Surtout qu’une campagne anti CAN menée par un certain nombre d’acteurs de la société civile et autres activistes politiques est actuellement en cours pour tenter de faire échec au bon déroulement de la compétition au Gabon.
C’est la logique du statu quo de la crise postélectorale pour toute l’opposition regroupée autour de Jean Ping, qui cherche par tous les moyens à Ali Bongo pour ce qu’elle qualifie de "coup d’Etat militaro-électoral". La stratégie du pourrissement pour présenter le Gabon comme terre d’embrasement et d’insécurité demeure de mise du moins tant que Jean Ping ne sera pas assis sur le perchoir présidentiel. Et même si les autorités gouvernementales tentent de rassurer sur le bon déroulement de la compétition en promettant que les trouble-fêtes seront bel et bien arrêtés, les inquiétudes relatives à une CAN mouvementée sont bien loin d’être apaisées.