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Rétrospective : Année inédite en politique
Publié le lundi 2 janvier 2017  |  Gaboneco
Ali
© Autre presse par DR
Ali Bongo Ondimba, chef de l’Etat de la république du Gabon
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Présidentielle chaotique, conflits post-électoraux aigus, crise sans précédent au sein du Parti démocratique gabonais (PDG), constitution d’alliances politiques, ralliements contre nature, violence politique inouïes etc. Bref, jamais une année n’aura été aussi atypique dans l’histoire des élections présidentielles au Gabon depuis l’avènement du multipartisme en 1990.

Alors qu’il cède la place à 2017, l’an 2016 aura été une année dont les événements seront inscrits à l’encre indélébile dans l’histoire politique du Gabon. Tout part d’abord du malaise au sein du PDG au pouvoir. Malaise né en 2009 avec des démissions de certains anciens barrons du parti, mécontents de la succession familiale de Feu le président Omar Bongo Ondimba par son fils Ali Bongo Ondimba. Avec la publication fin 2014 du livre Nouvelles affaires africaines du journaliste écrivain français, Pierre Péan, qui remet en cause les origines d’Ali Bongo, l’opposition saute sur l’affaire.

S’ensuivent alors des meetings et autres marches de protestation, afin d’exiger la démission du président en poste pour haute trahison. Entre temps, les chantiers de développement annoncés par le Président de la République durant sa campagne présidentielle lors du scrutin anticipé de 2009 tardent à venir.

L’impopularité du président est croissante. Au PDG, les démissions se succèdent les unes après les autres. Dans la foulée l’ancien président de la commission de l’Union africaine, Jean Ping, qui a démissionné du parti depuis bientôt deux ans, cristallise de plus en plus les espoirs. A l’Assemblée nationale, une dizaine de députés, conscients de cette ascension fulgurante du diplomate déchu et de l’impopularité croissante du Président de la République, réclame au Chef de l’Etat un certain nombre de réformes du parti parmi lesquelles la tenue d’un congrès dit de clarification, afin de mettre un terme à la loi du candidat naturel en vigueur au PDG. Comme réponse, le Chef de l’Etat, qui ne supporte pas cette prise de liberté de parlementaires prononce leur exclusion du parti. En guise de réplique, les députés créent leur propre mouvement : Rassemblement Héritage et Modernité (RHM).

Derrière, on soupçonne le président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama d’être l’instigateur de cette saignée parlementaire. Effectivement les ambitions présidentielles du fils de la Lolo-Wagna n’hésiteront pas à éclater. Quelques semaines plus tard, le 5 avril 2016, à son domicile d’Okala, « Moukombo » annonce sa rupture définitive avec le PDG, non sans annoncer sa candidature à la présidentielle du 27 août. Il est investi le 1er mai plus tard comme candidat des députés mutins.

Candidature unique de l’opposition

Devant le risque trop grand de voir Ali Bongo l’emporter face à la pléiade de candidatures de l’opposition, des réunions se tiennent à Paris. Sur ordre d’un des mercenaires de la Françafrique, Robert Bourgi et quelques autres marabouts électoraux de l’Hexagone, Zacharie Myboto, en sa qualité de président de l’Union nationale convoque nuitamment, à son domicile de la Sablière, et ce durant trois jours (13,14 et 15 août) une réunion où il fera accepter à Guy Nzouba Ndama et à Casimir Oye Mba le principe d’une candidature unique en faveur de Jean Ping. Devant le fait accompli, les autres n’ont plus de choix que d’accepter le deal au risque d’être accusés de mauvaise volonté. Dans sa parution du 20 décembre dernier, l’hebdomadaire Nku’u le messager révèlera le coût du ralliement qui s’élevait à 600 millions de FCFA, dont 300 millions pour Héritage et Modernité et les 300 autres millions pour Myboto, Moukagni Iwangou et Didjob Divungi Di Ndinge.

Verdict de l’élection

Tenu le 27 août 2016, c’est finalement quatre jours plus tard, le 31 du même mois que la commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) annonce la victoire d’Ali Bongo Ondimba. Une bonne frange de la population convaincue qu’Ali Bongo lui a volé sa victoire investit la rue. Dans la presque totalité des grandes villes du pays, magasins, édifices publics et privés partent en fumée. Dans le déluge des affrontements avec les forces de défense et de sécurité, on compte des morts, des blessés et des disparus. La communauté internationale s’en émeut et demande un nouveau décompte des voix, bureau de vote par de bureau de vote. Après quelques semaines de vérification, La Cour constitutionnelle confirme la réélection d’Ali Bongo. Une décision inique selon Jean Ping, qui s’en remet au rapport tant attendu de l’Union européenne. Le document tombe finalement le 12 décembre dernier après plusieurs reports. Comme on pouvait s’y attendre, la réélection d’Ali Bongo est remise en question par les observateurs de l’UE qui dénoncent un processus électoral "opaque"

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Sortie de crise

Pour sortir du « merdier » postélectoral, les observateurs de l’UE demandent aux deux camps de s’asseoir autour d’une table pour trouver une issue politique à la crise. Tandis qu’Ali Bongo prend encore des contacts pour un dialogue national inclusif, Jean Ping rejette ledit dialogue et organise son propre dialogue du 19 au 22 décembre. Dialogue au terme duquel il annonce sa prestation du serment en tant que nouveau président de la République, une fois qu’il aura chassé son rival du palais. Mais son adversaire qui n’entend pas se laisser intimider par ces déclarations réplique par le biais du porte-parole du Gouvernement que l’opposant sera arrêté s’il franchit la ligne jaune. Alors que 2016 se retire, on entre là de plain-pied dans une nouvelle année avec une crise qui est loin d’avoir livré tous ses épisodes. Comment en sortirons-nous ? La question reste posée.

Charles Nestor NKANY
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