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Retro économie : 2016, année de la déprime
Publié le lundi 2 janvier 2017  |  Gaboneco
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L’année qui vient de s’achever, 2016, a été la période de toutes les difficultés et tous les maux. Pétrole, banque, BTP,… chaque secteur d’activité en a eu pour son grade et la déprime économique ne cesse de continuer. En 2017, le gouvernement gabonais veut une relance de l’économie nationale, celle-ci passera par une accentuation de la diversification économique, la dynamisation des secteurs comme celui de l’agriculture, des services (télécommunications) et la promotion du tissu entrepreneurial local mais ce sera sans compter la crise qui persiste.

L’année 2016 tire sa révérence. Plus que quelques heures et le monde aura franchi un autre cap, celui de 2017. Pour le Gabon, le bilan se révèle pas du tout satisfaisant. En deux ans, les cours du pétrole ont chuté de 60% et cela a considérablement impacté l’économie gabonaise dont le PIB dépend à 40% de la manne pétrolière , et fait chuter la croissance à 3% en 2016 contre les plus de 5% de prévisions du Fond Monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Depuis, et ce même avant 2016, l’économie gabonaise « agonise ». Le budget qui en 2015 représentait 2651 milliards de francs CFA a chuté en 2016 de -5%. Le contexte pétrolier actuel explique la chute et le budget national 2017 n’échappera pas à une baisse vu que la crise persiste.

Dans la foulée de ce sombre parcours, le gouvernement a mis depuis lors, les bouchées doubles pour mieux résister aux chocs. Le pari de l’autorité, rendre concret l’industrialisation du Gabon. Cela s’est matérialisé en 2016 et bien avant, par l’instauration des partenariats public-privé. Avec la multinationale singapourienne Olam qui développe des unités de production à vocation industrielle, un peu partout à travers le pays et principalementsur le site de la Zone économique spéciale de Nkok où, bois, sidérurgie, métallurgie, matériaux de construction, chimie hors pétrole progressent. Mi 2016, grâce à l’expertise d’une entreprise chinoise, Hai Sheng Rong Hua, les premières batteries Made in Gabon « Hai Batteries » voient le jour.

Au niveau du partenaire stratégique de l’Etat avec Olam, 1000 tonnes d’huile de palme de fabrication locale sont exportés vers l’Europe et l’Afrique. Pour les autorités, le pari se concrétise progressivement. Cette petite avancée, le Gabon le doit à la diversification lancée en 2009. « Sans ce virage, nous n’aurions pas supporté le choc que l’on connait actuellement. Désormais, le secteur hors pétrole tire notre croissance », s’en félicite d’ailleurs les autorités. Depuis, l’espoir d’une relance économique, d’un après pétrole repose sur le développement et l’industrialisation des branches d’activités agricole, des services et la promotion d’un tissu entreprenariat dynamique.

Recours constant aux emprunts

Suite aux résultats contrastés des politiques de développement sectorielles menées jusqu’ici, en dépit de l’apport encore minimal de la diversification de l’économie nationale, le déficit public a atteint en 2016, 2,7% du PIB. Il est en contre sens de l’inflation qui a plus ou moins été maîtrisé à 2,5%. Cela s’explique par la morosité de l’environnement économique nationale dont la principale cause est la baisse des prix et de la production pétrolière. Selon les prévisions, il ne faut pas s’attendre à un grand changement de position en 2017.

Pour contrer cette réduction, maîtriser les dépenses publiques et matérialiser certains projets de développement porteurs en suspens, les pouvoirs publics ont opté pour le recours constant au marché financier. Ce choix a permis au pays de disposer des liquidités pour financer son positionnement voulu de « pays industrialisé » mais aussi de suivre les lignes directrices de la stratégie d’endettement axée sur la période 2016-2018. Cette stratégie prévoit le quota d’emprunt à 1645 milliards de francs CFA. Et l’année 2016 a été de fait, un boulevard ouvert aux emprunts obligataires.

Contrairement à 2015, l’année 2016 s’est en effet caractérisée par une augmentation de 2,87% de la dette publique. A la fin du premier semestre de cette même année, cette dette représentait 3260 milliards de francs CFA. Elle se décompose de 2860, 474 milliards de francs CFA de dette extérieure et de 398,955 milliards de francs de dette intérieure. L’argent aura permis au gouvernement definancer certains travaux de développement pour lesquels, le Gabon ne disposait pas de liquidités suffisantes.Cette tendance devrait, malgré les alertes du FMI sur les dangers d’une progression de la dette nationale, se poursuivre en 2017 vu que la situation économique demeure encore la même et que le rééquilibre n’a pas encore été effectué.

Environnement des affaires morose

2016, c’est aussi des fermetures et de cession des titres d’entreprises en cascade. Cette tendance peu favorable a été poussée par la crise mondiale du secteur pétrolier qui elle, a précipité la faillite de certaines entreprises du fait du ralentissement de leurs activités respectives. Cette situation non intense à toucher aussi bien les entreprises des secteurs du pétrole, du BTP, de la microfinance que celles des services.

Pour mettre l’économie nationale à l’abri d’une généralisation du phénomène et penser l’après-pétrole, les autorités publiques n’ont cessé tout au long de l’année qui s’achève de promouvoir l’entreprenariat national. Le pari est encore loin d’être gagné au regard des lenteurs administratives qui ralentissent ce processus mais les pouvoirs publics y croient. Cette volonté bute cependant en touche. La formation, l’existence d’un environnement des affaires équitable et transparent, l’amélioration de la qualité des prix et l’existence d’infrastructures, chaque domaine traîne ses tares.

Classé en 2016 à la 162e place dans le rapport Doing Business de la Banque mondiale sur 189 pays, bon nombre d’analystes et investisseurs estiment que pour attaquer le problème de l’entreprenariat et celui des investissements privés à la racine, il faut accentuer des souplesses. Ce terrain pourrait demeurer l’un des chantiers prioritaires de 2017 avec l’implication concrète de l’Agence nationale de la promotion des investissements (ANPI).

Crise des IMF

En plus de la tourmente généralisée dans laquelle a été plongée l’économie nationale, deux établissements de microfinance, Bâtisseur de Richesse (BR Sarl) et Postbank, l’un à capitaux privé et l’autre parapublic se révèlent la même année par des crises de trésorerie internes jamais enregistré par le Gabon depuis plus de 20 ans. Cumulativement, 70 000 clients (30 000 pour BR Sarl et 40 000 pour Post Bank) ont été visés par ces défaillances financière nées d’une part d’une escroquerie du manager général et d’autre part, des malversations financières orchestrées au sein du second établissement. A eux seul, les deux établissements ont été à l’origine des pertes financières qui se sont chiffrésà plusieurs milliards de francs CFA.
Malgré l’écharnement des clients autour de ces établissements financiers à restituer leurs fonds, aucune solutions concrète jusqu’à ce jour n’a été trouver. Dans la tourmente, BR Sarl a officiellement été fermée quant à Postbank, elle tente tant bien que mal à se restructurer et refaire surface. Ce sont les pires histoires qu’aient vécu les gabonais surtout la clientèle de ces deux établissement tout au long de cette année qui s‘achève.

Enjeux de développement social

Au-delà, devant la tourmente sociale des gabonais, le Président de la république, Ali Bongo Ondimba révèle en février 2016, au peuple gabonais son « Programme pour l’égalité des chances ». Le programme s’érige en solution face à la détresse des gabonais. Le programme s’inscrit dans une logique très simple, celle selon laquelle « il n’est pas tolérable que dans notre pays l’accès aux emplois, aux logements, aux soins de santé, aux richesses et aux opportunités d’affaires repose le plus souvent sur les privilèges d’ordre familiaux ou politiques. Cela signifie que certains individus non-qualifiés sont placés à des postes importants, alors que d’autres plus qualifiés, sont exclus. Cette injustice est immorale pour les exclus et pénalise notre économie ». La ligne directrice du programme, lutter contre les injustices d’ordres sociales. Pour renforce le clou, moins de deux mois après l’élection d’Ali Bongo Ondimba, dans la constitution du nouveau gouvernement, un ministère dédié voit le jour.

Le programme doit prendre en compte des paramètres de la vie courante qui vont de l’éducation et à la formation, à l’emploi, en passant par l’accès au soin de santé, à la lutte contre les privilèges et à la femme. C’est ce programme qui oriente quasiment toute la politique de développement sociale actuelle du publique même si ses retombées sur le terrain tardent après des mois, à se faire ressentir. Mais pour être cohérent, le programme doit lui également, faire face à certains défis qui touchent à la fois l’aspect financier qu’autre.

Les enjeux de développement social concerneront aussi la vie chère qui demeure une question en suspens et dont les gabonais accordent un grand intérêt. Selon un baromètre établi par le cabinet Mercer en 2016, Libreville est actuellement la 28e ville la plus chère au monde et la 7e en Afrique. Avec l’éducation, voici également des préoccupations du moment.

Michael Moukouangui Moukala
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