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2017, année de la résistance et de la libération du Gabon (Message de vœux de Jean Ping)
Publié le dimanche 1 janvier 2017  |  Gabon Actu
Jean
© Autre presse par DR
Jean Ping au collège Tchorere à Libreville où il a annoncé officiellement sa candidature
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Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Jean Ping qui se considère toujours comme le président élu du Gabon alors que les institutions ont proclamé Ali Bongo Ondimba, chef de l’Etat gabonais, a prononcé un discours pour présenter ses vœux à la nation gabonaise.

L’ancien président de la Commission de l’Union africaine décrète que 2017 sera l’année de la résistance et de la libération du Gabon. Il appelle pour cela les élites de rejoindre son combat. Aux forces de défense, « en tant que votre prochain chef suprême, de revenir à votre noble mission constitutionnelle qui est de protéger les vies et les biens des Gabonais ainsi que les intérêts du Gabon et de porter assistance aux faibles et à tous ceux qui en ont besoin ».

Voici l’intégralité de sa déclaration :

Mes chers compatriotes,

En vous présentant mes vœux pour la nouvelle année, c’est un message de confiance et de détermination que j’adresse aux Gabonaises et aux Gabonais, où qu’ils se trouvent dans le monde. Je mesure avec gravité la crise sans précédent que traverse notre pays, particulièrement depuis le coup d’État militaro-électoral qui a offert le spectacle de la forme la plus achevée de la cruauté humaine devant la Nation et le monde entier. Il reste à l’histoire de les juger.

J’ai une pensée singulière ce soir pour nos martyres, pour leurs familles plongées dans le chagrin, et pour les blessés atteints dans leur chair. J’ai une pensée personnelle pour les otages de ce régime qui sont toujours arbitrairement maintenus en détention.

À la faveur de l’élection présidentielle du 27 août 2016, le peuple gabonais avaient à choisir entre la poursuite d’une aventure qui avait plus que montré ses limites et le projet politique alternatif que leur présentait l’opposition, unie comme jamais dans son histoire. Le choix des électeurs a été clair et ne souffre désormais d’aucune contestation.

Mon élection à la présidence de la République est connue de tous les Gabonais et certifiée par la Communauté internationale à travers le rapport public de la Mission d’observation des élections de l’Union européenne.

Je renouvelle mes plus sincères remerciements au peuple Gabonais pour sa confiance et mesure avec gravité la responsabilité historique qui est désormais la mienne.

Je suis définitivement déterminé à me hisser au niveau d’exigence qu’emporte cette responsabilité pour sortir notre pays de l’obscurantisme et l’inscrire dans la modernité. C’est le sens de mon engagement pour le Gabon, au service de chaque Gabonaise et de chaque Gabonais. Cette victoire de l’alternance, nous la devons à la détermination du peuple gabonais.

C’est le lieu de rendre hommage à toutes celles et ceux qui se sont mobilisés sans compter pour rendre possible cette alternance.

Je pense aux femmes, je pense aux jeunes et je pense aux Gabonais de la diaspora. Je voudrais rendre un hommage particulier à nos compatriotes les plus humbles qui n’ont pas hésité à sacrifier le peu qu’ils ont pour offrir à notre pays l’alternance, donc la démocratie, l’État de droit et le respect des droits de l’Homme.

Le coup d’État militaro électoral a privé notre pays d’une alternance pacifique normale et contraint le peuple gabonais à la résistance pour recouvrer sa souveraineté.

En effet, dès le 31 août 2016, en même temps qu’ils rejetaient l’imposture, les Gabonais ont décidé, au prix de leur vie, de s’opposer à la poursuite de l’aventure d’un pouvoir corrompu, criminel et incapable qui, depuis un demi-siècle s’impose à notre pays par le fer, le feu et le sang.

La détermination à la résistance a été définitivement adoptée par le peuple gabonais lors du Dialogue nationale pour l’alternance ce mois de décembre 2016. En effet, réunis du 19 au 23 décembre 2016 au complexe le Noé Palace, le Peuple Gabonais, appelé à se déterminer sur son destin lors du dialogue national pour l’alternance, a pris la résolution de rentrer en résistance pour récupérer sa souveraineté clairement exprimée dans les urnes.

Mes chers compatriotes,

Ce soir, un authentique fils de notre continent, Barack OBAMA, présentera au peuple américain ses derniers vœux en tant que Président de la République de la première puissance mondiale. Comme jamais, nous devons méditer cette observation qu’il a formulé, le 11 juillet 2009 à Accra, en s’adressant aux peuples d’Afrique : Je cite, » L’histoire prononce un verdict clair : les gouvernements qui respectent la volonté de leur peuple, qui gouvernent par le consentement et non par la coercition, sont plus prospères, plus stables et plus florissants que ceux qui ne le font pas. » Fin de citation.

Le sommet extraordinaire des Chefs d’État de la CÉMAC, qui s’est tenu à Yaoundé le 23 décembre 2016, est venu rappeler à ceux qui en doutaient encore le lien étroit qui existe entre la démocratie, l’État de droit, le développement économique et la prospérité des Nations.

Le développement économique du Gabon, qui doit se traduire par l’amélioration significative de la condition individuelle de chaque Gabonaise et de chaque Gabonais, est possible. Il est possible parce que notre pays dispose du potentiel humain et naturel pour y parvenir. Il sera rendu possible si les gouvernants font le choix du respect de la volonté du peuple souverain, le choix de l’éthique dans la gestion publique, le choix de la transparence dans la gestion publique, le choix d’une gouvernance économique moderne.

Au cours de cette année 2017 qui va commencer, la résistance à l’obscurantisme et à la dictature doit constituer notre priorité. Comme jamais, l’avenir du Gabon se jouera en 2017.

J’invite solennellement, et avec gravité, les élites de notre pays à nous rejoindre encore plus nombreuses dans ce combat dans lequel nos compatriotes les plus humbles ont apporté une contribution exemplaire. Je lance un appel aux hauts cadres de notre pays. C’est ensemble, les uns aux côtés des autres, que nous libérerons notre pays.

Vous ne pouvez pas laisser ce pays qui vous a tant donné sombrer dans une médiocrité coupable qui menace jusqu’à son existence. Quelle image des élites gabonaises voulons-nous donner à notre pays et au monde dans les années qui viennent ? Continuerons-nous à regarder, les bras croisés, la déliquescence de notre patrie en danger du fait de la spirale de corruption et de l’autoritarisme qui l’étouffent ?

L’expérience des sept dernières années doit suffire à vous convaincre des limites du confort personnel. Regardez autour de vous. Notre pays se meurt. Si rien n’est entrepris, si nous ne nous engageons pas tous ensemble pour libérer notre pays, rien ni personne ne viendra le faire à notre place et aucun de nous ne sera épargné.

Je voudrais également m’adresser à nos compatriotes des forces armées et de sécurité. Mes chers compatriotes, Jusqu’à quand accepterez-vous les manipulations dont vous êtes l’objet ? La mission que le pouvoir en place vous impose est curieusement « la lutte contre les faibles », c’est-à-dire les civils désarmés et contre les victimes de la terreur du régime, pendant que les vrais coupables courent et continuent à s’en prendre impunément aux vies des gabonaises et des Gabonais, à leurs biens ; si vous continuez à agir ainsi, vous contribuez même involontairement à affaiblir notre République et la société Gabonaise.

Je vous demande, en tant que votre prochain chef suprême, de revenir à votre noble mission constitutionnelle qui est de protéger les vies et les biens des Gabonais ainsi que les intérêts du Gabon et de porter assistance aux faibles et à tous ceux qui en ont besoin.

En 2016, nous avons fait le choix de l’alternance démocratique à travers notre vote du 27 août. En 2017, nous allons, avec la même détermination faire le choix de la libération de notre pays, le Gabon.

Au moment où vous allez célébrer au milieu des vôtres la survenance de cette nouvelle année, ayons tous une pensée pour ces plus de 700 familles brutalisées et privées d’un foyer à Angondjé, à Bikélé. Elles symbolisent ce soir l’absurdité et l’ignominie de ce pouvoir illégitime et illégal.

J’implore les mânes de nos ancêtres et le Très Haut pour que ce beau pays que nous aimons tant retrouve le chemin de la vérité, de l’unité, de la prospérité et de la concorde pour tous ses enfants.

BONNE ET HEUREUSE ANNÉE 2017.

Que Dieu bénisse le Gabon.

Je vous remercie.

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