Bien que son nouveau positionnement politique déroute quelques-uns au sein de l’opposition, le vice-Premier ministre apparaît pour certains comme une des pièces maîtresses du second septennat d’Ali Bongo. Ses initiatives et ses projets dans le domaine du logement et de l’habitat devraient permettre au président de la République de se racheter une nouvelle image auprès des Gabonais. Si toutefois ces projets aboutissent.
Décrié par certains sur le plan politique, Bruno Ben Moubamba n’en étonne pas moins sur le plan administratif, précisément depuis son entrée au gouvernement. Le vice-Premier qui n’a jamais manqué de dire à qui veut l’entendre qu’il a personnellement été sollicité par le président de la République pour redresser le pays, ose tout, quitte à se faire des ennemis parmi ses collègues au sein du gouvernement et dans l’entourage d’Ali Bongo. Pourtant, on le voit, depuis son arrivé aux côtés du chef de l’Etat, le candidat de la branche dite radicale de l’Union du peuple gabonais (UPG) à la dernière présidentielle semble œuvrer pour un seul but : redorer l’image de son ancien adversaire politique aux yeux des Gabonais. Une image ternie par l’échec du septennat précédent en matière de logement.
D’aucuns n’hésitent d’ailleurs pas à considérer l’opposant comme l’une des véritables pièces maîtresses du second septennat d’Ali Bongo, et l’un de ses protégés. Sinon, comment comprendre le courage qui le détermine depuis ces derniers mois ? En effet, le membre du gouvernement montre les crocs et menace de prison quiconque se mettra en travers de la politique gouvernementale en matière d’urbanisme, d’habitat et de logement, y compris les personnalités réputées proches du président.
Comme pour prouver sa détermination et s’assurer que rien ne fera échec au projet du président de la République, un audit de l’habitat avait déjà été commis par ses soins. Celui-ci vise à «déterminer les responsabilités des uns et des autres dans le naufrage de la gestion du logement, de l’urbanisme et de l’habitat». Pour certains, si Ali Bongo est incapables de ‘‘trahir’’ ouvertement ses amis, à l’instar de ceux ayant géré le secteur (Blaise Louembe, Désiré Guedon), il passerait par Bruno Ben Moubamba pour régler des comptes à certains d’entre eux, considérés par beaucoup comme les principaux responsables de l’échec de la politique du logement qu’entendait initier le chef de l’Etat dès 2010, avec la promesse des 5000 logements par an.