Naguère ville très accueillante, particulièrement en pareil temps de fêtes d’années, la capitale économique du Gabon présente aujourd’hui l’image d’une ville morte et jonchée d’ordures, dans laquelle la vieille tradition d’hospitalité et de joie de vivre se meurt chaque jours un peu plus. Dire qu’elle est l’une des agglomérations qui accueillent dès mi- janvier la grande fête du football africain, la Coupe d’Afrique des Nations. Zoom sur Port- Gentil !
Que de souvenirs impérissables pour vous permettre de marquer un pas sur le sable sans trop se faire de soucis ! Voyage obligatoire dans le passé pour qui tient à échapper aux tracasseries quotidiennes. Faites d’images cocasses et révoltantes par instants. « Où sommes-nous ? », doivent se demander les visiteurs aujourd’hui lorsqu’ils foulent le sol de « Mandji », tellement l’esprit convivial de ses habitants cède la place à l’amertume qui se lit sur la plupart des visages affectés par la galère, la pauvreté, le chômage, l’ennui, l’oisiveté, qui ne sont pas le propre d’une cité, autrefois, tournée vers le développement et nécessitant donc de ses enfants un volontarisme et des capacités intrinsèques pour faire face avec brio aux exigences de leur époque. C’est dire que les populations de la capitale économique avaient pour coutume, peut-on avancer, non seulement de s’amuser, ce qui se comprenait pour des femmes et hommes dont la débauche d’énergie était reconnue de tous, mais aussi de travailler dur pour mériter à la sueur de leur front leur salaire.
Aujourd’hui lassés par les vicissitudes de la vie, les habitants de la grande île sont comme réduits à leur plus simple expression, contemplant ce qu’il leur reste de monuments, histoire de se souvenir du bon vieux temps. Souvenir, souvenir, quand tu nous fais vivre ou revivre ! Par où êtes-vous passé Madame Pirhaube et Pierre-Claver Divungui ? Vous qui avez su baptiser l’Hôtel de ville de la capitale économique du Gabon de la devise « Olim arena urbs odie » comme quoi « Hier le sable, aujourd’hui, la ville ». Preuve, s’il en faut, de votre noble engagement à vouloir ici bâtir une cité futuriste. Dommage Port-Gentil se meurt de nos jours sous le poids des immondices. De Ntchengué au Cap Lopez en passant par le très célèbre Carrefour Léon Mba, pas un coin sans odeur nauséabonde, faute de service d’hygiène suivi et de civisme chez les populations parfois. Ce décor, vous vous en doutez, provoque chez de nombreux résidants des maladies dont certaines qui les prédisposent à la mort. Port-Gentil qui attirait hier, refoule aujourd’hui du fait d’un tableau peu reluisant qui a du mal à inspirer même les plus entêtés des citoyens.
Qu’en sera-t-il si la situation demeurait en l’état ? Ceux qui s’y accrochent le font non pas par défi, mais simplement parce qu’ils y trouvent encore leur compte, pour combien de temps ? Ce d’autant plus que la plupart des activités tournaient autour de l’exploitation pétrolière en veilleuse ces temps derniers, cause du départ annoncé de certains géants dont l’anglo-néerlandais Shell. Petitement, l’on avance de la Coupe d’Afrique des Nations, Can, dont l’on se demande quel sera l’accueil à elle réservée par des populations qui triment. A moins que des promesses « concrètes » leur soient faites quant à leur avenir !
L’œil qui a vu peut avoir beaucoup retenu, avons-nous envie de dire et c’est parce qu’il y a urgence de sauver des vies et d’amener à nouveau des gens espérer que ce récit s’imposait. A tous et à chacun de l’interpréter à sa guise pour s’en faire une idée et renvoyer vers l’autre des signaux d’espérance. Oui, il faut une nouvelle vie pour les populations de Port-Gentil pour qu’elles ne se lassent guère d’être sur des lieux qui les ont vues pour beaucoup d’entre elles, naître, grandir, apprendre et travailler. N’est-ce pas le minimum qu’elles peuvent exiger ? Allez, tous, ayons une pensée particulière pour tous ces Hommes qui nous regardent de loin, se plaignent peut-être du fond de leur cœur et attendent sans doute des réponses appropriées à leurs complaintes.