Le personnel de l’entreprise de collecte d’ordures ménagères Averda, revendique depuis vendredi 23 décembre, un meilleur traitement. Conséquence : les ordures ménagères jonchent désormais la capitale gabonaise.
Des tas d’immondices et des bacs à ordures débordant d’ordures, tel est le spectacle que présente Libreville. A en croire les personnes interrogées, le service de collecte d’ordure n’est plus assuré à cause d’une crise entre la société Averda et ses employés. En effet, depuis vendredi dernier, les éboueurs refusent de travailler tant que leur situation socio-professionnelle ne s’améliorera pas. Le personnel réclame entre autres, la revalorisation des salaires, la prise en compte de l’ancienneté dans le traitement salarial, une couverture sociale et un meilleur traitement de la part de la hiérarchie.
« Au départ tout était bien », a fait remarquer un employé mais si aujourd’hui le ton monte c’est à cause des situations similaires qui se répètent au fil du temps. « On nous promet une amélioration des salaires, mais sans que cela ne soit appliqué. Ici à Averda plus ton ancienneté augmente, plus ton salaire devient de plus en plus misérable », s’est indigné un ripeur.
De leur côté, des chauffeurs de points lourds rencontrés, autrefois employés de la défunte Clean Africa, disent être sous-payé. « Lorsque je travaillais à Clean Africa mon salaire allait jusqu’à 300 000 francs CFA », confie un chauffeur. Et un autre quant à lui ancien employé de Satram d’établir une comparaison entre les bulletins de salaire d’Averda et ceux de son ancien employeur. Visiblement, le fossé est énorme. Là où ce dernier gagne chaque fin du mois 260 000 francs CFA, à Satram ce même chauffeur avait le triple de cette somme.
Par-delà, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est celle de la supposée « falsification des bulletins » de paie du mois de décembre qui se sont convertis en bulletin de mois de novembre quand bien même ce mois avait déjà été soldé par l’entreprise. Et curieusement, les salaires diffèrent d’un chiffre près. Du côté de la hiérarchie on évoque une erreur de machine. « Nous avons rectifié le tir suite à cette erreur en sortant les bons bulletins. Il s’est agi d’une erreur et nous avons expliqué cela aux employés », confie un des responsables. Quant aux revendications des employés, ce dernier explique que l’amélioration des conditions de travail si elle devait aboutir « est un mouvement progressif car, on ne peut pas régler tous les problèmes d’une entreprise au même moment ». Selon lui, s’il fallait considérer les revendications des employés, cela porterait sur leur salaire, Averda n’a pas les moyens au-delà de ses prévisions financières. Les ripeurs sont en catégories A2 suivant l’arrêté de la commission paritaire des salaires de 2007. C’est sur la base des conclusions de cette commission que les salaires de l’entreprise sont payés.
Pour le responsable, « la société Averda a été claire dans les contrats qu’elle a soumis à ses employés et chacun d’entre eux a émargé son contrat en connaissance de cause ». Pour lui, ce mouvement n’est donc pas fondé. Malgré ces divergences de position, au sein de l’entreprise, on tente depuis hier, de trouver un consensus afind e reprendre rapidement les activités.