Dans une correspondance récemment adressée au président français, François Hollande, les Gabonais de la diaspora ont émis le souhait qu’une enquête soit menée au Gabon, pour déterminer la responsabilité de deux officiers français dans la prise d’assaut du QG de Jean Ping en août dernier.
Plus de trois mois après la prise d’assaut du quartier général de l’opposant Jean Ping par les forces de l’ordre, deux officiers d’encadrement français sont mis en cause par des Gabonais de la diaspora, réunis autour du mouvement Diaspora gabonaise unie (Diagau). Dans une correspondance adressée à François Hollande, il y a plus d’une semaine, le président de ce mouvement cite nommément Jean Gros et Stéphane Chiron. Les deux officiers d’encadrement au sein de la Garde Républicaine gabonaise auraient pris une part active aux «attaques meurtrières» perpétrées dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2016 au QG de l’opposant, dans le 1er arrondissement de Libreville. Une prise d’assaut qui aurait fait au moins une dizaine de morts selon les opposants, quand les autorités gabonaises ont depuis affirmé qu’aucune perte en vie humaine n’avait été déplorée sur les lieux.
En marge de la demande d’enquête récemment faite par l’avocat de Jean Ping à la Cour pénale internationale (CPI) sur les mêmes évènements ayant suivi l’annonce de la réélection d’Ali Bongo, le Diagau a exprimé son souhait au président français qu’«une enquête officielle» soit menée par son pays. Celle-ci, a indiqué Mag Egomaigué, président du mouvement, devrait permettre de déterminer le degré d’implication des deux officiers. Dans sa correspondance, le Diagau, s’appuyant sur les alertes de l’association Survie, dit vouloir «savoir si (les) actes de barbarie et de cruauté, si avérés, sont inscrits dans le cadre des accords de défense signés avec le Gabon».
De même, le mouvement a jugé «impératif que toute la lumière soit faite sur la responsabilité de la Françafrique dans le chaos post-électoral qui gangrène aujourd’hui le Gabon», avant d’adresser cette fois une correspondance à Bernard Cazeneuve, le Premier ministre, pour lui demander de clarifier la position de la France vis-à-vis de la crise politique du Gabon, après la volteface de son prédécesseur Manuel Valls.