Lancé il y a quelques mois, le plan d’assainissement dans l’administration publique se poursuit. Après avoir découvert près de 940 cas d’irrégularités dans les effectifs des agents de l’Etat, le gouvernement envisage de voir clair et menace les fonctionnaires véreux.
Initiée par le ministère de la Fonction publique et celui du Budget et des Comptes publics courant 2016, l’opération de contrôle des effectifs dans l’administration publique avait abouti en novembre dernier à la mise sous bon de caisse des agents recensés dans des «situations d’irrégularités». Pour le mois de décembre, ce sont 936 autres agents de l’Etat qui seront mis sous bons de caisse, ont annoncé les deux départements ministériels ce week-end. Les enquêtes menées par leurs différentes directions centrales des ressources humaines (DCRH) ont révélé que ces agents, en poste dans des organismes et établissements publics (agences, sociétés d’Etat, etc.) et dans des entreprises privées, «sont pour la plupart en double solde effective, c’est-à-dire, qu’ils perçoivent une rémunération payée par la Direction de la Solde et le salaire et/ou des primes versés par l’établissement employeur». Pis, pour certains de ces agents, «la position de détachement n’était pas expressément établie ou était déguisée en mise à disposition», a indiqué le gouvernement.
Pour tenter d’y voir clair, le gouvernement a annoncé l’ouverture de guichets au ministère de la Fonction publique. Les agents ayant été mis sous bons de caisse sont invités à régulariser leur situation administrative à compter du 26 décembre 2016. «Pour les agents présumés avoir perçu des salaires indus, l’Administration se réserve le droit de faire application de la loi et des dispositions réglementaires prévues à cet effet, si leur culpabilité est avérée», ont déjà annoncé le ministère de la Fonction publique et celui du Budget.
L’opération de contrôle des effectifs des agents publics rentre dans le cadre du plan d’action gouvernemental visant à assainir les fichiers des fonctionnaires et autres contractuels de l’Etat gabonais. Selon le gouvernement, l’objectif de cette opération est «d’une part, l’actualisation des situations administratives et, d’autre part, la maîtrise des dépenses du personnel». Depuis son lancement, l’opération a mis au jour plusieurs cas d’irrégularité : des abandons de poste, des agents décédés mais non radiés, des agents inconnus des services, des agents non affectés, des agents retraités et maintenus irrégulièrement en activité, la violation des réglementations par certains agents en service dans des établissements publics/privés.
Parmi les mesures envisagées par le gouvernement pour assainir l’administration publique, diverses actions sont envisagées : la mise en détachement sans solde, la radiation des effectifs de la fonction publique des agents coupables d’irrégularités.