LIBREVILLE - Clôturant son dialogue national pour l’alternance, l’opposant Jean Ping a rappelé vendredi que son ambition de prendre le pouvoir ne peut se faire avec lui seul au front.
Dans sa logique de contestation de la victoire du président Ali Bongo Ondimba, et d’accéder au pouvoir, l’opposant Jean Ping a reconnu que sa volonté ne peut aboutir à des résultats attendus, sans le soutien de ses partisans et de l’ensemble du peuple. Jean Ping a dit que lui seul ne peut atteindre les objectifs de la contestation.
« Mais croyez-moi, seul je ne pourrai rien. Voilà pourquoi j’invite les uns et les autres. J’invite toutes les Gabonaises et tous les Gabonais, à se joindre à cette belle aventure que vous venez vous-mêmes de définir, parce que c’est notamment ensemble que nous allons libérer la liberté », a-t-il reconnu.
Il a imploré la mobilisation du peuple derrière lui, afin de stimuler le coup de main de la communauté internationale, qui selon lui, veut d’abord voir le peuple en mouvement.
« Comme le monde libre l’avait fait lorsque, devant le péril nazi, l’histoire ne lui avait pas laissé le choix, il nous appartient dorénavant de prendre nos responsabilités.
À partir de 1940, les peuples d’Europe ont héroïquement résisté pour redevenir libres. Ils sauront donc comprendre mieux que personne que nous n’avons plus d’autre choix que de résister comme ils l’ont fait."Aide-toi et le ciel t’aidera !", semblent nous dire nos partenaires », a-t-il dit.
Le même appel a été lancé à l’endroit de ses camarades leaders avec qui ils forment désormais une coalition après le départ de certains qui prendront part au dialogue national convoqué par le président de la République Ali Bongo Ondimba.
« Je voudrais m’adresser plus particulièrement à ceux de ma génération, à ceux qui comme moi se réclament du Lycée classique et moderne (aujourd’hui Lycée Léon Mba), de Bessieux et de Saint-Gabriel. Jean-François et Jules Aristide ; Zacharie et Casimir ; Guy, Benoit et Jacques ; Didjob et Paulette, Jean et Vincent, pour ne citer que ceux-là ; quel Gabon allons-nous laisser à la postérité ? Regardons notre pays, ce pays qui nous a tout donné, il se meurt. Nous ne pouvons et ne devons l’accepter.Pour nos petits-enfants, pour la jeunesse de notre pays et pour le Gabon éternel, si cela est nécessaire, acceptons de consentir des sacrifices pour arracher notre pays des griffes de la bête immonde. Ce sera pour chacun de nous la plus honorable des missions », a-t-il encore lancé.
Le candidat malheureux à la présidentielle du 27 août dernier s’est dit satisfait de la tenue de son dialogue national pour l’alternance, au regard de la qualité des travaux.
« Je voudrais exprimer toute ma gratitude à chacun des participants à ce rendez-vous qui marquera à jamais l’histoire politique de notre pays. La qualité des contributions reflète en effet la parfaite hauteur d’esprit et l’expertise avérée des intervenants : Personnalités politiques de haut rang, femmes et hommes de sciences et de culture, jeunes et femmes enthousiastes et dévoués à la cause du peuple, sans oublier les cadres de la société civile. En participant librement et massivement à ces assises, vous avez brisé avec une ferveur patriotique et un courage certain les chaînes qui entravent nos libertés et nos légitimes ambitions de citoyens responsables et vous avez décidé de prendre votre destin en main. Dans mon discours d’ouverture de cette rencontre d’échanges et d’enrichissement réciproque, j’avais clairement donné le ton de ce que chacun de nous doit désormais faire. J’ai renvoyé chacun de nous à ses propres responsabilités pour que le destin de notre pays soit désormais la chose la mieux partagée », a-t-il conclu.