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Comprendre les résolutions du sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEMAC de Yaoundé
Publié le samedi 24 decembre 2016  |  Agence de Presse Africaine
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Les chefs d’Etat de la CEMAC décident de l’effectivité de la libre circulation des personnes
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Les chefs d’Etat membres de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC), réunis en sommet extraordinaire vendredi dans la capitale camerounaise, Yaoundé, ont produit un plan d’urgence en 21 points visant à sortir la sous-région du marasme économique.


L’un des points majeurs de ces résolutions est l’annonce claire que le franc CFA, la monnaie commune, ne sera pas dévalué ainsi que certains observateurs l’avaient redouté, les dirigeants ayant relevé que «le renforcement de la stabilité macroéconomique ne nécessite pas un réajustement de la parité monétaire actuelle, mais plutôt des efforts d’ajustement sur les plans intérieur et extérieur, assortis de réformes structurelles adéquates».

Dans le même ordre d’idées, les présidents du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la Guinée Equatoriale, de la République centrafricaine et du Tchad ont écarté l’idée d’un plan d’ajustement structurel sous-régional, chaque pays devant engager des réformes locales afin de parvenir à une réduction du déficit budgétaire en dessous de 3% sur 5 ans.

Et, alors que les avances statutaires aux recettes fiscales sont plafonnées, Paul Biya, Denis Sassou Nguesso, Ali Bongo Ondimba, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et Idriss Déby Itno ont décidé, en matière de politique monétaire, du gel des plafonds des avances statutaires de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) au niveau fixé sur la base des recettes budgétaires de l’exercice 2014.

A travers cette résolution, les pays de la CEMAC sont, sur cette période, interdits d’accès aux concours financiers de l’Institut d’émission au profit des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux.

Les leaders sous-régionaux ont aussi prescrit le renforcement de la stabilité financière à travers une surveillance accrue du système bancaire et une utilisation optimale des instruments de politique monétaire.

Dans son discours de clôture du conclave de Yaoundé, par ailleurs prononcé en l’absence d’Idriss Déby, reparti vers le Tchad avant la fin du sommet, Paul Biya a reconnu que des leviers autres que ceux de la Banque centrale, «devraient être actionnés» pour garantir une stabilité monétaire sous-régionale «menacée par des problèmes de balance de paiement».

Saluant l’avènement de cette stratégie collective, le chef de l’Etat camerounais a appelé à préserver un solde budgétaire soutenable, à la nécessité d’élargir l’assiette fiscale, à l’amélioration du niveau des recettes et à la qualité de la dépense.

Dans le même temps, il conviendra de veiller à ce que ces mesures d’ajustement n’entravent pas la croissance et n’aggravent pas les conditions de vie des couches sociales les plus fragiles, et ce alors que des dispositions devraient être prises pour préserver la soutenabilité et la viabilité de la dette publique.

M. Biya a aussi appelé à des négociations avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux, dans le but d’obtenir une plus grande souplesse, en raison de la forte baisse des cours des matières premières.

La réunion de la capitale camerounaise, rappelle-t-on, intervenait dans un contexte où le Comité de politique monétaire (CPM) de la BEAC venait d’abaisser le taux de croissance de la CEMAC à 1,0% en 2016, contre des projections de l’ordre de 1,7% effectuées en octobre dernier et de 1,8% annoncées en juillet 2016.

Ce marasme est ainsi imputé à une décélération de la croissance sous-régionale, plus prononcée qu’initialement prévu, en rapport avec les effets dépressifs de la morosité du secteur pétrolier sur la demande intérieure et sur le secteur non pétrolier.

Il est également le fait du rebond des pressions inflationnistes, avec un taux se situant au niveau de la norme communautaire (3,0%), de la persistance du déficit budgétaire (7,9%), du repli du déficit extérieur courant ainsi que d’une situation monétaire devant se solder par un taux de couverture extérieure de la monnaie d’environ 50%.

FCEB/od/APA
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